Face aux attaques de Yannick Jadot, accusant TotalÉnergies de profiter de la guerre en Ukraine pour faire du profit, le groupe Français a décidé de contre-attaquer et d'attaquer en diffamation le candidat écologiste. Mardi, le groupe pétrolier avait annoncé que d'ici à la fin de l'année 2022, il n'achèterait plus de pétrole russe.
La bataille continue entre TotalEnergies et Yannick Jadot . TotalEnergies a indiqué mercredi à l'AFP avoir engagé "sans délai une action en diffamation" à l'encontre du candidat écologiste à la présidentielle , Yannick Jadot, qui a accusé le groupe de "complicité de crimes de guerre" pour le maintien de ses activités en Russie .
Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies a dénoncé des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés", ajoutant continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens".
Pouyanné dénonce l'emploi de "crimes de guerre"
Cette action en justice fait suite à une nouvelle passe d'armes survenue mercredi matin entre Yannick Jadot - qui a déjà accusé par le passé TotalEnergies de "crimes de guerre"- et le PDG du groupe Patrick Pouyanné, qui avait annoncé la veille sa décision d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes "au plus tard à la fin de l'année 2022".
Interrogé sur les accusations régulièrement portées par Yannick Jadot, Patrick Pouyanné s'est dit mercredi sur RTL "en colère". "Quand Yannick Jadot accuse les 100.000 salariés de Total (de crimes de guerre, NDLR), c'est gravissime, c'est une insulte, (...) ce n'est pas acceptable", a-t-il réagi. "Yannick Jadot passe son temps à dire du mal de mon entreprise. Ce que j'observe, c'est que ça le fait baisser dans les sondages ; il ferait mieux de s'occuper de sa campagne et d'arrêter de nous insulter", a-t-il ajouté.
Jadot veut un débat avec Pouyanné
Après ce récit, Yannick Jadot répondait sur Twitter quelques heures plus tard : "TotalEnergies, soutenu par Emmanuel Macron, fait quelques concessions, mais maintient l'essentiel de ses activités en Russie, en pleine connaissance des crimes de guerre qu'elles contribuent à financer. Oui, c'est être complice ! J'appelle Patrick Pouyanné, PDG de Total, à débattre avec moi", a réclamé le candidat écologiste.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, TotalEnergies s'est adressé directement au candidat, lui répondant que "les mots ont un sens et vos propos sont inacceptables". "Être +complice de crimes de guerre+ c'est fournir une aide directe à un État ou à une organisation criminelle auteurs des crimes", a indiqué le groupe. "Vos propos sont particulièrement graves et infondés contre notre Compagnie qui n'opère aucun champ pétrolier ou gazier en Russie".
Jadot va répondre lors d'une conférence de presse
Dénonçant une "insulte à l'intégrité de ses équipes", TotalEnergies a affirmé continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens", le tout "dans le strict respect de la politique de l'Union européenne et des mesures de sanctions européennes applicables". Yannick Jadot devait s'exprimer lors d'une conférence de presse prévue dans l'après-midi.