"Les 'négos' à Paris, c’est ultra compliqué." Voilà ce que confie une tête de liste LREM aux élections municipales avant un week-end qui s'annonce riche en discussions. Le 28 juin aura lieu le second tour de l'élection, interrompue brutalement par l'épidémie de coronavirus et le confinement. Et pour le parti présidentiel, la partie est délicate à jouer. Agnès Buzyn a certes fait son retour en annonçant mardi qu'elle maintenait sa candidature. Mais il lui faut désormais rebondir et se chercher des alliés.
"On a besoin de s'allier avec la droite pour sauver les meubles"
En coulisses, les tractations se sont intensifiées. Avec une ligne rouge : pas d'accord global avec la droite. Pourtant la tentation est grande, notamment chez les deux maires sortantes, ex-LR passées chez LREM, qui sont de nouveau têtes de liste dans les 5e et 9e arrondissements. Officiellement, rien n’est acté, mais "c’est en très bonne voie", selon un cadre de la campagne. Un conseiller ajoute : "Même si cela fait grincer des dents, ici, on a besoin de ça pour sauver les meubles."
À l'inverse, un rapprochement avec Cédric Villani pourrait s’éloigner. L’ex-marcheur échange avec Agnès Buzyn, mais aussi avec Anne Hidalgo. "Ce qui est original", ironise un proche de la candidate macroniste. Une tête de liste en sourit aussi : "C'est normal pour un mathématicien d'être supercalculateur." La main est toujours tendue à Cédric Villani, nuance-t-on dans l’équipe de Buzyn.
Les tractations vont durer jusqu’à mardi. "De toute manière", analyse un connaisseur de la politique parisienne, "jusqu’au dépôt des listes, tout peut encore bouger".