La possibilité de conclure un accord sur un traité de libre-échange transatlantique (Tafta ou TTIP) "s'éloigne", selon le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, qui suit les négociations pour la France.
Un accord, mais pas à "n'importe quel prix". Interrogé sur la radio RTL sur l'éventualité de la signature d'un accord avant la fin de l'année, Matthias Fekl a répondu : "Non, je ne pense pas". "On s'éloigne d'ailleurs des chances, ou des risques, chacun jugera, de conclusion tout court", a-t-il ajouté alors qu'un nouveau cycle de négociations se tient cette semaine à New York. Énumérant les sujets sur lesquels la France attend des avancées, comme l'environnement, la transparence des discussions, ou les procédures d'arbitrage, il a affirmé souhaiter "un bon accord". Mais "il n'y a pas de frénésie ni française ni européenne à signer à n'importe quel prix, n'importe quoi", a-t-il assuré.
Ne pas céder sur la place de l'Europe. Ce vaste accord commercial, en négociation depuis 2013, vise à supprimer les barrières douanières et réglementaires entre les Etats-Unis et l'UE mais il rencontre une forte résistance dans la société civile qui critique notamment son opacité, mais aussi l'impact qu'il pourrait avoir sur l'agriculture ou l'environnement. "Je ne vois pas l'Europe comme devant suivre les Etats-Unis", a-t-il justifié. "Le premier ensemble économique au monde, c'est l'Europe, le premier ensemble qui pèse dans le commerce international par sa valeur, par son poids, c'est l'Europe. L'Europe doit se faire entendre en tant que telle", a-t-il répété.
La France se réserve le droit de dire non. "Il n'y a aucune raison de se mettre à la remorque de tel ou tel continent, ou tel ou tel pays, fut-il un partenaire et un allié", a-t-il insisté alors que le président américain Barack Obama vient d'effectuer une tournée européenne entre autres pour pousser les négociations entre l'UE et les USA sur cet accord de libre échange. Le président français François Hollande avait affirmé mi-avril que la France pouvait "toujours dire non" si les conditions qu'elle a posées, concernant la transparence ou encore l'accès aux marchés publics, n'étaient pas respectées.