Un petit avant-goût du grand débat de mercredi soir. Dimanche sur Europe 1, dans le cadre du Grand rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos, Benjamin Griveaux, porte-parole d’Emmanuel Macron, et Marion Maréchal-Le Pen, nièce de Marine Le Pen, se sont affrontés, préfigurant ce que pourrait âtre le face-à-face télévisé de mercredi soir entre les deux finalistes de l’élection présidentielle. Sans surprise, c’est sur les sujets les plus clivants que les échanges ont été les plus musclés : l’économie, via notamment l’affaire Whirlpool, la place de l’islam dans la République, avec le soutien de l’UOIF à Emmanuel Macron, et la gestation pour autrui, et plus précisément le sort des enfants nés de mère porteuse et déjà présents en France.
- Griveaux : "la taxe à l’import, double peine pour les Français"
Evoquant la double visite de Whirlpool, Benjamin Griveaux a critiqué l’une des mesures de protectionnisme économique voulu par Marine Le Pen. "Mme Le Pen est venue, elle a fait 20 minutes de selfie avec des militants du Front national. Elle a dit qu’elle interdirait les fermetures et qu’elle nationaliserait. La belle affaire", a-t-il attaqué. "La taxe à l’import, c’est la double peine pour les Français. D’abord en termes de pouvoir d’achat. Parce que c’est une augmentation de la TVA qui ne dit pas son nom", a-t-il affirmé. "Deuxièmement, vous avez des entreprises qui exportent en Europe. Avec votre taxe, ils ne pourront plus exporter. On ne parle pas que de grands groupes, mais aussi de milliers de PME."
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"Marine le Pen n’a jamais dit qu’elle allait interdire les fermetures d’usine. Vous, vous avez une position passive vis-à-vis de ça. ‘C’est pas bien, mais tant pis’ ", a répondu Marion Le Pen. "Nous pensons qu’il y a des marges de manœuvre pour forcer le maintien de l’emploi en France. Et relocaliser l’emploi en France. En ayant des politiques dissuasive, ou sanctionner économiquement pour ne pas délocaliser à l’international. La taxe à la réimportation en sera pas systématique. Elle sera modulable en fonction des produits", a expliqué la nièce de la candidate frontiste.
- Le Pen sur le soutien de l’UOIF à Macron : "vous faites des pirouettes"
Depuis plusieurs jours, le Front national attaque Emmanuel Macron sur le soutien qu’il a reçu de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), une association islamique radicale. "Est-ce que vous rejetez le soutien de l’UOIF ?", a questionné Marion Maréchal-Le Pen. "Est-ce qu’Emmanuel Macron partage les orientations de l’UOIF ? La réponse est non", a répondu son interlocuteur."Ce n’est pas notre vision de l’islam modéré compatible avec les valeurs de la République", a-t-il insisté, concédant toutefois qu’il était juridiquement impossible de dissoudre l’UOIF tant qu’elle n’appelait pas ouvertement au djihadisme.
Marion Le Pen attaque Benjamin Griveaux sur le...par Europe1fr
"C’est une sujet fondamental. Vous faites des pirouettes et vous ne répondez pas", a encore attaqué Marion Maréchal-Le Pen. "J’en conclus que vous ne rejetez pas ce soutien, vous ne souhaitez pas la dissoudre. Il y aurait des biais pour le faire", a-t-elle assuré.
- Griveaux : "Les enfants de mères porteuses déjà présents doivent être reconnus"
Le deuxième tour de l’élection présidentielle, dimanche prochain, est un enjeu notamment pour les enfants nés de mère porteuse et déjà présents en France. "Vous défendez les mères porteuses, c’est beaucoup plus charmants. La vente des enfants", a attaqué la nièce de la candidate frontiste. "Ce n’est pas vrai, vous caricaturez", a répondu Benjamin Griveaux. "Mais les enfants qui sont déjà présents sur le sol français doivent être reconnus. Sinon vous les laissez sans identité. Ça représente quelques dizaines de milliers d’enfants à qui vous refusez un état civil et une identité. Et laissez donc sans droits. Je ne vous félicite pas.
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"Vous laissez la loi être contournée. Vous incitez à la violation de la loi française", a riposté Marion Maréchal-Le Pen. "Ces enfants-là ont des nationalités. Pour ceux qui sont nés aux Etats-Unis, ils ont la nationalité américaine. C’est une hypocrisie", a-t-elle conclu.