Alors que Donald Trump va devenir le prochain président américain, vendredi, les candidats de la primaire de la gauche ont dit prendre au sérieux ses menaces contre l'Europe, jeudi soir, au cours du troisième débat de la primaire de la gauche.
"La tête froide". Vincent Peillon a ainsi déploré l'emploi du mot "guerre". "Il ne faut pas faire la guerre tout le temps et à tout le monde", a estimé le député européen. "Ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel c'est que les États-Unis sont nos alliés. M. Trump fait beaucoup de déclarations. Pour l'instant, on a à le juger aux actes". Question fiscale, COP21, traité iranien sur le nucléaire... "Sur tous ces sujets, nous gardons la tête froide. On ne lui fait pas la guerre, on va essayer de l'amener vers de meilleures manières." Et l'ancien ministre de l'éducation de comparer l'attitude de Donald Trump à celle d'Alexis Tsipras vis-à-vis de l'Europe.
Manuel Valls, lui, a déclaré que les mots de Trump sur le Brexit et la politique migratoire de l'Allemagne étaient des "déclarations de guerre". "Le monde est en train de changer, a affirmé l'ex-Premier ministre. Quand le président des Etats-Unis décident de donner des interviews [...] pour casser l'Europe, saluer le Brexit, il faut prendre ses mots au sérieux." Pour l'Europe, "c'est une injonction à être forte et unie".
Propos de Trump : "C'est une vraie déclaration de guerre politique, je prends au sérieux ces mots !" @ManuelValls#PrimaireLeDébatpic.twitter.com/SGtNWLtYAR
— Europe 1 (@Europe1) 19 janvier 2017
Resserrer les rangs de l'Europe. Pour Benoît Hamon aussi, il faut prendre au sérieux ce que dit Donald Trump : "Cela invite à ce que l'Europe renforce son projet de défense commune", avec un traité de l'énergie. "C'est une opportunité pour l'Europe de resserrer les rangs.
Quant à Arnaud Montebourg, il souhaite une riposte à l'échelle continentale : "Lorsque on se prépare à être chef d'Etat, il faut construire une stratégie et pas une politique de naïveté. Je note que'il y a comme une prise en tenaille entre la Russie et Europe." Pour lui, il s'agit là d'une chance pour le projet européen : "C'est le moment pour l'Europe de se sublimer." Avant d'évoquer un possible départ de l'Otan, "un levier pour que l'Europe change".