Le président Emmanuel Macron a proposé jeudi de "repenser le cadre budgétaire" de l'Europe jusqu'ici défini par les critères de Maastricht, estimant que la question du "pour ou contre le 3%" était "dépassée". Avec la crise sanitaire, "nous avons mis entre parenthèse l'application de nos règles budgétaires", a expliqué le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'Elysée sur la présidence française de l'UE au premier semestre 2022. "Nous devrons revenir à des règles qui seules permettent la convergence de nos économies", "mais nous ne pouvons pas faire comme si rien ne s'était passé" et "revenir au cadre budgétaire créé au début des années 90", a-t-il souligné.
La règle des 3% "dépassée", estime Emmanuel Macron
M. Macron, qui doit recevoir vendredi à l'Elysée le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, a plaidé pour "une discussion stratégique" sur les règles budgétaires européennes, assurant "qu'il nous faut sortir de nos vieux tabous et de nos vieux fétiches". "La question n'est plus pour ou contre le 3%. Elle est dépassée", a expliqué le chef de l'Etat, en allusion à la règle qui empêche les pays membres de la zone euro de dépasser un seuil de 3% de déficit budgétaire, assouplie lors de la crise sanitaire.
"On veut une Europe qui crée des emplois. Si c'est l'Europe du chômage, ce sera l'Europe de la guerre", a-t-il prévenu, citant comme exemple l'Europe "désunie" des années 1930 qui avait choisi "la déflation". "La question, c'est comment on articule le sérieux budgétaire et la convergence entre Européens avec une ambition qui est indispensable pour nous tous", a-t-il ajouté.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait affirmé en septembre que l'UE "ne répéterait pas l'erreur" commise après la crise financière de 2008 quand un retour précipité à la rigueur budgétaire avait provoqué une rechute du continent dans la récession.