"L'Europe a changé sous le coup de la pandémie, elle va changer plus vite et plus fort sous le coup de la guerre", a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron à Versailles, près de Paris, avant le début d'un sommet européen. Cette guerre va conduire les 27 à prendre "des décisions historiques" pour "complètement redéfinir l'architecture de notre Europe", a-t-il ajouté, en souhaitant "des décisions en matière d'énergie, peut-être d'agriculture" à conclure fin mars mais aussi "des décisions en matière de défense" avec "vraisemblablement un conseil exceptionnel" sur ce dossier en mai.
Macron condamne le bombardement de Marioupol "avec la plus grande fermeté"
Dans sa prise de parole, le chef de l'État a également condamné jeudi "avec la plus grande fermeté" le bombardement russe d'un établissement abritant une maternité et un hôpital pédiatrique à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, qui est "un acte de guerre indigne et amoral". Avant le début d'un sommet de l'UE à Versailles, Emmanuel Macron s'est déclaré "inquiet" et "pessimiste" sur l'évolution du conflit en Ukraine, ne voyant pas de solutions diplomatiques "dans les heures et jours qui viennent". "Nous avons tous été bouleversés par ces images d'une maternité" touchée "en plein centre-ville", a-t-il déclaré.
"La France condamne avec la plus grande fermeté ce qui était un acte de guerre indigne et amoral", parce que "ce n'est pas un acte de guerre destiné à neutraliser des bases armées ou des capacités militaires (...) mais un acte de guerre dont l'objectif manifeste et de tuer des civils", selon lui. Il a souligné que ce type de drame s'était produit "à plusieurs reprises depuis le début de cette guerre".
Favorable à un signal fort pour l'adhésion de l'Ukraine à l'UE
"La France s'est toujours battue contre l'impunité et, dans le cadre de l'ensemble des Nations unies et avec les juridictions compétentes, toutes les procédures devront être conduites pour que la clarté soit faite sur ces actes", a conclu Emmanuel Macron. L'armée russe a qualifié jeudi de "mise en scène" de "nationalistes" ukrainiens la frappe de la veille ayant visé une maternité et un hôpital pédiatrique de la ville encerclée de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.
Concernant une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'UE, Emmanuel Macron a déclaré qu'il fallait "envoyer un signal fort à l'Ukraine et aux Ukrainiens" mais qu'il fallait être vigilant sur la possibilité d'"ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre". Il a également souligné qu'il fallait être "très attentif à la Moldavie" qui "est très fragile".