"Je ne suis pas obsédée par le fait d’avoir des responsabilités", jurait Marion Maréchal-Le Pen il y a deux ans. "A un moment donné, je vais avoir besoin de redescendre sur terre". Et selon Le Canard Enchaîné du 5 avril, ce moment serait arrivé. Explications.
Des rumeurs qui ne datent pas d’hier. Selon l’hebdomadaire satirique, la nièce de Marine Le Pen aurait prévenu ses proches collaborateurs de son souhait de laisser sa place pour les prochaines élections législatives et qu’elle prendrait sa décision définitive le 7 mai prochain, au soir du second tour de l’élection présidentielle. La principale intéressée a pris le temps de répondre à ces informations. "Pour répondre au Canard Enchaîné, il est évident que je suis à 100% derrière Marine Le Pen". On a connu des démentis plus convaincants.
Si l’élue frontiste ne dément pas avec force, c’est surtout parce qu’elle a elle-même alimenté à plusieurs reprises cette rumeur. En février 2015, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen s’interrogeait déjà sur son avenir politique. "J’ai envie de me confronter au monde du travail, à l’entreprise, et puis revenir peut-être en politique", expliquait-elle au magazine Marianne.
Des proches plus catégoriques. Ses proches ont également contribué à l’évocation de ce retrait de la vie politique. En début d’année, un élu FN proche de Marion Maréchal-Le Pen avançait déjà cette hypothèse. "C’est fini, elle veut tout laisser tomber", affirme même un de ses soutiens jeudi à Libération. "Le papier du Canard est juste, il n’y a pas grand-chose à ajouter", confirme encore un autre proche visiblement dans la confidence. Toujours selon les informations de Libération, Marion Maréchal-Le Pen a déjà "sondé quelques contacts dans le privé en vue d’une possible reconversion, notamment dans les secteurs de la culture et de la communication".
La lassitude de sa situation… Mais quelle mouche a piqué Marion Maréchal-Le Pen au point de vouloir tout plaquer ? A 27 ans, le plus jeune parlementaire de la Ve République subit une très forte pression médiatique et peine à trouver une réelle place dans l’opposition. Aux côtés du seul député mariniste Gilbert Collard, sa marge de manœuvre à l’Assemblée est plus que réduite. D’autres circonstances plus familiales pourraient l’inciter à renoncer. D’abord, elle aimerait être plus présente auprès de sa petite fille. Et puis, ses relations avec sa tante ne sont pas toujours très simples.
… et un avenir politique incertain. Fin mars, la candidate FN à l’élection présidentielle s’est autorisée un petit recadrage de sa nièce. Elle la juge trop "inexpérimentée" pour devenir ministre. Au sein du Front national, les tensions entre Marion Maréchal-Le Pen et la ligne incarnée par Florian Philippot sont de plus en plus visibles. Si sa tante ne remportait pas la présidentielle, la députée du Vaucluse devrait à nouveau se retrouver sur les bancs de l’opposition.
Un départ pour mieux revenir ? L’avenir en politique de Marion Maréchal-Le Pen n’est sans doute pas terminé. Elle pourrait très bien décider de ne pas se représenter aux législatives en juin pour passer quelques années dans le privé avant de revenir. Ses proches ne la voient pas partir définitivement. Encore moins sa tante. Elle, au contraire, voit l’avenir de sa nièce bien autrement. "Non seulement Marion Maréchal-Le Pen sera candidate (aux législatives) mais elle sera élue au premier tour. On fait le pari ?", a lancé Marine Le Pen jeudi sur CNEWS.