Le bio n’a jamais autant eu la cote auprès des Français. Et pourtant, il continue de déserter de nombreuses assiettes, à commencer par celles de la restauration collective. Ainsi, moins de 4% des produits servis dans les cantines seraient labellisés bio.
C'est du moins le chiffre qu’avance la Fondation pour la Nature et l'Homme (créée par Nicolas Hulot), dans une tribune signée par plusieurs personnalités, comme Sophie Marceau, Laurent Mariotte ou encore le boucher Hugo Desnoyers, et publiée dans Le Journal du Dimanche. Ils plaident pour que l’intégration du bio dans notre alimentation aille beaucoup plus loin, avec notamment un système de bonus pour favoriser l'achat de produits bio dans les cantines.
Une coûteuse conversion. "Ce que nous prônons, c’est un bonus pour les restaurants collectifs et les cantines scolaires qui veulent se convertir au bio ou à la haute qualité environnementale", détaille au micro d’Europe 1 Audrey Pulvar, actuelle présidente de la Fondation pour la nature et l’homme. "Pour se convertir à ce type d’alimentation, il leur faut de nouveaux équipements, il leur faut une formation pour leurs personnels, il faut mettre en place des processus de lutte contre le gaspillage", énumère-t-elle. Autant de mesures parfois très coûteuses, d'autant plus que les cantines concernent 38 millions de consommateurs (30 millions en restauration collective et 8 millions dans les cantines scolaires).
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300 millions d'euros par an. "Nous avons estimé le montant de ce bonus, qui serait une aide de l’Etat et des collectivités aux restaurants, à 20 euros par an et par enfant sur trois ans", indique l’ancienne journaliste. Soit 300 millions d'euros, largement englobés dans le budget de cinq milliards promis par Emmanuel Macron pour l'agriculture pendant sa campagne, veut-elle croire. "Ça n’est pas un montant délirant, mais il permettrait pour des millions de personnes, au moins une fois par jour, d’avoir un repas équilibré et de bonne qualité sur le plan de l’origine des produits", conclut Audrey Pulvar.