Une grande première. Jamais les principaux candidats à l’élection suprême n'avaient accepté de se confronter avant le premier tour. Mais les débats de la primaire ont bouleversé la donne : il y avait plus de 3 millions de téléspectateurs en moyenne pour les débats à gauche et plus de 5 millions pour ceux de la droite. Le 20 mars, sur TF1, et un mois après sur France 2, la barre des 10 millions de téléspectateurs pourrait être largement dépassée. Dix millions de personnes, c'est l’équivalent de 10.000 meetings, une force de frappe décisive pour toucher un maximum d’électeurs. Un débat télévisé, c'est aussi la meilleure façon de faire émerger les projets et de sortir de la caricature.
Une place au second tour en jeu. Cela peut servir les candidats, qui vont "faire tapis" et tout mettre dans la bataille, pour tenter de prendre l'avantage dans cette élection imprévisible. L'offre politique est azimutée et le clivage gauche-droite a volé en éclat. Avec un tel électorat volatile, les intentions de vote peuvent changer jusqu'au dernier moment, avec une forte demande de renouvellement. Sachant que la plupart des candidats sont entre 10 et 20% dans les sondages, un débat bien négocié pourrait leur permettre de basculer au second tour.
Double avantage pour Marine Le Pen. Il y a quand une même une favorite : Marine Le Pen, créditée de plus de 25% d'intentions de vote dans les derniers sondages. Pour elle, il y a deux avantages à débattre. D'abord, sur le fond, elle doit démontrer le sérieux de son projet, sa crédibilité et sa présidentialité. Dans ces débats, elle joue moins sa qualification pour le second tour que ses chances pour la victoire finale. Sur la forme, ensuite, elle peut apparaître comme la seule femme contre tous, surtout si le débat tourne au front républicain anti-Front national.