Un élu FN tient des propos négationnistes en caméra cachée

C'est dans un documentaire diffusé sur C8 qu'un élu FN tient des propos négationnistes.
C'est dans un documentaire diffusé sur C8 qu'un élu FN tient des propos négationnistes. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Dans un documentaire diffusé mercredi soir sur C8, Benoît Loeuillet, élu Front national, tient des propos négationnistes, estimant à propos de l'Holocauste qu'il n'y avait "pas eu de morts de masse".

Benoît Loeuillet, ex-dirigeant identitaire et désormais patron du FN à Nice, tient des propos négationnistes dans un documentaire, diffusé mercredi soir sur C8, tourné pendant deux mois en caméra cachée, début 2017, dans la fédération FN des Alpes-Maritimes.

 

Mise à jour : Mercredi matin, le FN a annoncé la suspension de Benoît Loeuillet. "Il sera convoqué très prochainement devant les instances disciplinaires du mouvement en vue de son exclusion", déclare le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, dans un communiqué.

Loeuillet, ex-dirigeant d'un groupe identitaire. Le documentaire diffusé par C8, réalisé par TV Presse Productions, visait au départ selon ses auteurs à comprendre l'attraction qu'exerce le parti sur les jeunes. Les auteurs avaient demandé au FN une autorisation de tournage, qu'ils n'auraient jamais eue. Le journaliste Quentin Pichon, coauteur du documentaire avec Céline Crespy, a donc tourné en caméra cachée son engagement au FN depuis début 2017. Il filme sa discussion avec Benoît Loeuillet, ex-dirigeant de Nissa Rebela, branche locale du mouvement identitaire et depuis fin 2015 conseiller régional FN en Paca, dans la Librairie du Paillon qu'il gère à Nice.

"Il n'y pas eu autant de morts". Benoît Loeuillet lui présente plusieurs livres qu'il vend, dont des livres d'Adolf Hitler ou de Robert Faurisson, régulièrement condamné pour nier la réalité de la Shoah. Ce responsable du FN à Nice dit d'abord qu'il "ne sait pas trop quoi penser de la thèse révisionniste". "C'est compliqué. Bon, après, je pense qu'il n'y a pas eu autant de morts. Il n'y en a pas eu 6 millions", dit-il.

"Pas eu de morts de masse". "Il n'y a pas eu de morts de masse comme ça a été dit", ajoute ensuite l'élu, citant comme "preuve" le rapport "Leuchter", du nom d'un Américain "engagé par Robert Faurisson", d'après l'historienne Valérie Igounet, et qui a écrit à la fin des années 1980 un document devenu une "référence pour négationnistes".

Dans ce documentaire, on voit aussi Philippe Vardon, ex-figure des identitaires niçois lui aussi désormais conseiller régional FN en Paca mais aussi membre de l'équipe de campagne de Marine Le Pen, ironiser lors d'un tractage : "Ca commence à être inquiétant : tous les mecs qui me serrent la main, ils sont noirs."

Un cadre du FN se félicite d'avoir tenu avec "des cas sociaux". Le début du documentaire est centré sur la personnalité du patron local du Front national de la Jeunesse, Bryan Masson. Il se félicite d'avoir tenu plusieurs années dans sa fédération avec "des cas sociaux, des mecs finis à la pisse".

Le journaliste infiltré l'accompagne à une soirée identitaire dans leur repère lyonnais de "La Traboule", où sont présents des proches de Marine Le Pen comme Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, mais aussi les élus Guillaume Luczka (conseiller régional Ardennes) ou Aline Bertrand (conseillère régionale Paca).