L'eurodéputé FN Nicolas Bay a été sanctionné financièrement par la présidence du Parlement européen, pour avoir, en violation du règlement, voté en octobre dernier à la place de Marine Le Pen, qui s'était absentée de l'hémicycle strasbourgeois.
Moins 1.530 euros. Nicolas Bay, secrétaire général du FN, siège à côté de Marine Le Pen à Strasbourg. Pour avoir, le 28 octobre, utilisé la machine de vote électronique de Marine Le Pen, alors que celle-ci venait de s'absenter avant la fin d'une longue séance de votes, ses indemnités parlementaires seront réduites de 1.530 euros. Ce montant correspond à cinq fois l'indemnité versée aux élus pour chaque jour de présence effective, a annoncé depuis le "perchoir" du Parlement le député roumain Ioan Mircea Pascu.
Un précédent. Le règlement du Parlement européen interdit aux députés de voter en lieu et place d'un ou d'une collègue. Les votes, lorsqu'ils ne se déroulent pas à main levée, s'effectuent à l'aide d'une carte électronique nominative que chaque élu doit insérer dans un appareil placé devant lui. La même sanction avait été appliquée le 17 décembre, pour les mêmes raisons, à l'eurodéputé néerlandais Marcel De Graaff, qui co-préside avec Marine Le Pen le groupe "Europe des Nations et des Libertés". Marcel De Graaff a commis une "maladresse" par "courtoisie" et "esprit chevaleresque" mais "sans mon autorisation", avait plaidé la présidente du Front national, qui a souligné jeudi qu'elle avait "été totalement innocentée dans cette affaire".
"Aucun élément de preuve". De son côté, Nicolas Bay a annoncé qu'il allait "bien sûr déposer un recours contre cette décision qui ne s’appuie sur aucun élément de preuve", et qui selon lui repose sur des "accusations fantaisistes". Les faits avaient été publiquement dénoncés, quelques minutes après le vote controversé, par une eurodéputée conservatrice suédoise, Anna Maria Corazza Bildt. "Le FN pense qu'il est au-dessus des règles, dans cette maison", a-t-elle déploré jeudi dans l'hémicycle.