Financement opaque, dépense sous-estimée, contrôles insuffisants... Un rapport parlementaire étrille le financement public de l'enseignement privé sous contrat, majoritairement catholique, et propose des sanctions en cas de manquements. Ce rapport relance le débat sur l'enseignement privé sous contrat, qui compte deux millions d'élèves. Plus de 95 % de ces établissements sont des institutions catholiques. Ce travail parlementaire pourrait déboucher sur une proposition de loi de La France insoumise, qui est loin de faire l'unanimité à l'Assemblée.
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"Désigner un bouc émissaire"
Parmi les 55 propositions du rapport, l'un des coauteurs, Paul Vannier, conseiller en éducation de Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière présidentielle, préconise une meilleure traçabilité des financements publics et des mesures contraignantes pour imposer davantage de mixité sociale. Au sein de la majorité, les conclusions du rapport font débat : "S'il y a des fraudes, il faut les sanctionner mais on ne peut pas installer un climat de suspicion sans preuve", déclare en privé un poids lourd de la majorité.
Au Rassemblement national, le député Roger Chudeau dénonce un brûlot de mauvaise facture perçu "comme un réquisitoire contre l'enseignement catholique". "Il s'agit pour Monsieur Vannier de désigner un bouc émissaire. Comme ça, ça ne peut pas être la faute des politiques de gauche qui, depuis 30 ans ou 40 ans, ont déconstruit l'école. Il faut un bouc émissaire qui est responsable de tout. Ces procédés sont méprisables", détaille-t-il.
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La droite de l'hémicycle accuse la gauche de vouloir relancer la guerre entre le privé et le public. Les Républicains appellent notamment à dissocier la question du financement de celle sur la liberté d'enseignement.