Un référendum envisagé par Macron ? "Le président est en train de présenter un joli petit leurre", ironise Noël Mamère

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Anaïs Huet

Pour l'ancien élu EELV, le référendum que préparerait Emmanuel Macron pour se sortir de la crise des "gilets jaunes" est à la fois incohérent et inefficace pour combler le ressentiment des Français à son égard.

Pour s'extraire de la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron pourrait bien opter pour le référendum. C'est ce que révèle Le JDD dimanche, après avoir recueilli les confidences de proches du président de la République. Une date serait même arrêtée : le 26 mai, jour des élections européennes. Mais pour Noël Mamère, invité d'Europe 1 dimanche matin, il ne faut pas être dupe quant aux réelles intentions du chef de l'État.

"Pas sûr qu'il ait pris la mesure du ressentiment". "Le président de la République est en train de présenter un joli petit leurre, qui s'appelle le référendum, aux 'gilets jaunes' qui manifestent de manière continue. Avec la perspective du référendum, certains se disent : 'Enfin, il nous a compris'. Or, je ne suis pas sûr que le président de la République ait pris la mesure de la profondeur du ressentiment et de l'exigence démocratique et sociale qui est exprimée par les 'gilets jaunes', et bien au-delà", estime l'ancien député Europe Écologie-Les Verts.

Ce référendum serait pour Emmanuel Macron la conclusion politique du "grand débat national". Mais pour Noël Mamère, le président fait ici preuve d'incohérence démocratique. "On ne peut pas à la fois proposer un référendum et ne pas céder sur un certain nombre de questions, notamment l'ISF et les dispositions qui favorisent les plus riches", fustige-t-il.

"Des petites rustines". Mais alors, quelle serait la meilleure solution pour que l'exécutif se désembourbe enfin ? "De toute façon, le président sera obligé de faire quelque chose. Référendum, dissolution de l'Assemblée nationale ou changement de Premier ministre… Je pense que tout cela ne sera que des petites rustines", observe-t-il. "En réalité, il devrait changer complètement sa politique et signer un nouveau contrat avec les Français. Il n'a pas été élu pour son programme, mais pour faire front à Madame (Marine) Le Pen (qu'il a battue au second tour de la présidentielle, ndlr). Quand il nous dit qu'il continue ses réformes, une majorité de Français n'en veulent pas."