Invité du Grand Rendez-vous, la tête de liste Les Républicains aux européennes est revenu sur la proposition d'Emmanuel Macron d'"ouvrir le débat" sur une défense européenne comprenant l'arme nucléaire. Pour François-Xavier Bellamy, cette proposition est d'"une gravité exceptionnelle".
"Ouvrir le débat" d'une défense européenne qui comprendrait l'arme nucléaire. Dans une interview accordée aux journaux du groupe Ebra, Emmanuel Macron a déclaré que la France "est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen", notamment en ouvrant le débat "qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d'armes de longue portée, l'arme nucléaire pour ceux qui l'ont ou qui disposent sur leur sol de l'arme nucléaire américaine. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible", a déclaré le chef de l'État.
Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, la tête de liste Les Républicaines aux européennes François-Xavier Bellamy est revenu sur cette proposition, qu'il juge d'"une gravité exceptionnelle". "Nous touchons au nerf même de la souveraineté nationale française", fustige-t-il. "La dissuasion nucléaire, elle repose bien sûr sur la maîtrise d'une technologie qui coûte très cher aux Français, qui est un investissement historique de notre pays et en déposséder les Français, c'est évidemment une forfaiture pour le président de la République s'il devait aller dans cette direction."
Emmanuel Macron "ne défend pas les intérêts de la France"
Depuis le Brexit et la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, la France est le seul de ses États membres à disposer de la dissuasion nucléaire. Pour la tête de liste LR aux européennes, l'ensemble des États membres de l'Union européenne "bénéficient déjà de la dissuasion nucléaire française. [...] La grande rupture, c'est quand Emmanuel Macron dit qu'il veut mutualiser la dissuasion dans sa pratique. Qu'est-ce que ça veut dire demain ? Ça veut dire qu'on pourrait proposer aux pouvoirs étatiques des autres pays européens de faire intervenir la dissuasion française ?", s'interroge François-Xavier Bellamy. "Quand on est chef de l'État, on doit d'abord apprendre à se taire sur ce qui constitue encore une fois le cœur de notre modèle de sécurité", s'indigne l'eurodéputé LR.
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Selon lui, la difficulté réside dans le fait que "beaucoup en Europe voudraient pouvoir contrôler notre dissuasion nucléaire [...] Mais le grand problème, ce n'est pas que, par exemple, le chancelier allemand veuille défendre les intérêts de l'Allemagne en faisant en sorte que la France devienne un élément complémentaire. Le problème n'est pas que l'Allemagne défende ses intérêts. Le problème, c'est que le chef de l'État français ne défende pas les intérêts de la France", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.