La France se donne-t-elle les moyens financiers de ses ambitions sportives ? Pas vraiment à en croire les deux lettres ouvertes, signées par plus de 350 sportifs au total, adressées au gouvernement pour maintenir le budget dédié au sport, menacé de subir un coup de rabot. "Avant d’avoir travaillé et rencontré tous les acteurs de terrain, j'aurais signé la tribune et la lettre", reconnaît la ministre des Sports Roxana Maracineanu, invitée du Grand journal du soir de Matthieu Belliard, vendredi, sur Europe 1. "Mais le gouvernement veut du bien au sport français", assure-t-elle.
De 450 à 500 millions de budget ? Le gouvernement a prévu 30 millions d'euros en moins pour le ministère des Sports. Une baisse que conteste pourtant Roxana Maracineanu. "Le budget est maintenu par rapport à l'année dernière. La différence, c'est que l'année dernière, une partie du budget dédiée aux charges salariales des arbitres avait été surévaluée", précise l'ancienne nageuse championne du monde. "Aujourd'hui, le ministère des Sports n'a finalement, c'est vrai, que 450 millions d'euros de budget. Mais je serai là pour défendre un petit peu plus que ce chiffre sur les bancs de l'Assemblée." Avec l'ambition d'obtenir une rallonge ? "Je l'espère. Je ne vais pas trahir les secrets mais je me bats pour ça, j'ai proposé de nouvelles idées", annonce la ministre, évoquant au passage le chiffre de "500 millions d'euros".
Transfert de personnels. Autre point qui inquiète les champions français, de Teddy Riner à Renauld Lavillenie en passant par Marie-José Pérec : les 1.600 conseillers techniques sportifs, qui vont passer d'ici à 2022 du giron du ministère des Sports à celui des fédérations. "Cette solution n'est pas définitive. Le mode de gestion de ces personnels va devoir évoluer, leurs missions vont changer", explique Roxana Maracineanu. "Une partie sera sans doute reprise par les fédérations avec des compensations financières. D'autres personnes, que nous jugeons stratégiques, conserveront le même statut et les mêmes fonctions au sein des fédérations qu'au sein de l'État. Enfin, d'autres seront sûrement gérées par les collectivités locales."