C'est un passage obligé pour les présidents de la République. Comme tous les ans depuis 2012, le 18 juin, François Hollande se rend au Mont Valérien, haut lieu de la Résistance, pour y rendre hommage à l'appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940. Mais cette année, ce déplacement clôt une semaine très "gaulliste" pour le chef de l'État.
Un président PS à Colombey. Lundi, en effet, François Hollande s'était rendu à Colombey-les-deux-Eglises, village de Haute-Marne où de Gaulle a vécu, et dans lequel il est mort en 1970. Une première pour un président socialiste. À l'invitation du fils du général, le chef de l'État avait visité La Boisserie, demeure de son prédécesseur, après avoir déposé une gerbe sur sa tombe. Puis, il s'était recueilli devant la gigantesque croix de Lorraine qui figure sur le mémorial Charles-de-Gaulle.
Deuxième acte : vendredi, François Hollande s'est rendu à Versailles pour une cérémonie officielle d'hommage au couple de fonctionnaires de police assassinés lundi. Mais avant cela, le président a inauguré l'exposition "Un président chez le roi – De Gaulle à Trianon".
Retrouver une stature présidentielle. La visite au Mont Valérien, où se trouve le Mémorial de la France combattante, inauguré en 1960 par le général de Gaulle lui-même, met donc un point final à une semaine de gaullisme à la sauce hollandaise. Une façon, pour un président impopulaire, de retrouver une stature présidentielle en marchant dans les traces de celui qui reste une référence pour de nombreux responsables politiques, à droite comme à gauche. François Hollande est d'ailleurs bien décidé à ne pas laisser le monopole de l'héritage du général à l'opposition, et le cite régulièrement dans ses discours.
Mais la droite n'a que peu goûté ces velléités mémorielles. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, qui se revendique gaulliste, a dénoncé une "manœuvre pathétique et dérisoire". Le porte-parole des Républicains, Guillaume Larrivé, a indiqué quant à lui ne se faire "aucune illusion sur le caractère tactique d'une telle multiplication de commémorations". Nadine Morano, de son côté, a raillé sur Twitter la visite du "plus mauvais président sur le lieu historique du plus grand".