Vingt-et-une nouvelles prisons doivent être construites d’ici à 2021. "Il y a toujours des travaux en cours, mais c’est vrai que je ne pourrais pas supprimer en quelques semaines la suroccupation dans nos maisons d’arrêt", a reconnu vendredi au micro d'Europe 1 Jean-Jacques Urvoas, le garde des Sceaux, évoquant un taux d'occupation des prisons françaises de 140%.
"Au nom de la dignité". "Quand je me bats pour la construction de prisons, c’est d’abord au nom de la dignité. Ceux qui vivent et qui travaillent dans les prisons subissent cette surpopulation toute leur vie professionnelle, et ceux qui sont incarcérés n’ont jamais été condamnés à vivre dans des équipements insalubres et vétustes", indique encore le ministre.
"Quand vous décidez de construire des prisons, il y a d’abord la volonté de respecter un principe qui est dans notre droit pénal depuis 1875, le fait qu’il devrait y avoir un détenu par cellule. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas le faire. Il n’existe pas dans les maisons d'arrêt, mais dans les prisons centrales. Paradoxalement les conditions de vie sont meilleures pour un condamné que pour quelqu'un qui est innocent et prévenu", relève Jean-Jacques Urvoas.
Lié par le calendrier. Le ministre dévoile également ce jeudi sont plan de construction de 21 prisons sur les 33 promises en octobre par Manuel Valls. Les terrains ont été sélectionnés avec la participation des élus, parfois non sans mal. Néanmoins, le départ de François Hollande dans deux mois pourrait mettre un terme à la pérennité de ce projet, si le prochain gouvernement décidait de l’annuler. "À ce stade, je ne peux, moi, faire concrètement qu'acheter les terrains", a reconnu Jean-Jacques Urvoas.