Elle a mis du temps avant d’accorder son soutien. Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Île-de-France et ancienne filloniste, a finalement choisi de rouler pour Alain Juppé. Et pourtant, l’ancien chef du gouvernement de Nicolas Sarkozy opère depuis quelques jours une forte remontée dans les sondages qui pourrait compromettre la place du maire de Bordeaux au second tour.
L'homme de la réforme. "J’ai choisi Alain Juppé parce que pour moi, il a trois atouts maîtres", assume Valérie Pécresse, jeudi, au micro de la matinale d’Europe 1. "Le premier c’est une capacité de rassemblement hors du commun par rapport à ses adversaires, du MoDem à la droite forte. […] Aujourd’hui, le rempart contre un Macron c’est Alain Juppé parce qu’il prive d’oxygène le centre-gauche. […] Deuxième atout-maître : il a le mode d’emploi de la réforme. Il faut aller très vite, très fort. L’état de grâce de cette future présidentielle ne va pas durer plus de trois mois. Alain Juppé est le seul à dire : 'je ferai des ordonnances dès l’été comme le général de Gaulle en 1958'. […] Enfin, il ne fera qu’un seul mandat et, d’expérience, tous les présidents de la République, dès qu’ils commencent à gouverner, sont immobiles parce qu’ils sont obsédés par leur réélection", détaille-t-elle.
Tenir ses promesses. "Notre assurance alternance face à Marine Le Pen et face à une gauche, qui est décomposée mais qui va aspirer le plus large, c’est Alain Juppé", martèle-t-elle. "Pour moi, il faut une alternance droite où tout ce que l'on dit avant, on le fera après. Si en 2012 nous n’avons pas été réélus, c’est parce que nous avons déçu les Français. Nous n’avons pas tenu toutes nos promesses", reconnaît celle qui fut ministre du Budget de Nicolas Sarkozy. "Sur le plan économique, il y avait des réformes dont on savait qu’elles réduiraient le chômage […] et on ne les a pas faites", avoue-t-elle.
Un avenir à Matignon ? Celle que l’on présente comme une possible Première ministre en cas de victoire d’Alain Juppé, assure en outre ne pas vouloir renoncer à son mandat local. "Il faut savoir une chose, Alain Juppé ne promet jamais rien à personne. [...] Par ailleurs, je n’ai pas l’intention de quitter ma région, j’y travaille d’arrache-pied. Aujourd’hui je suis à 150% en Île-de-France", assure-t-elle. Elle le promet : "je dis, aujourd’hui, qu’il n’est pas question que j’abandonne ma région."