Les éleveurs français sont en colère. Lundi, des dizaines d'entre eux ont commencé à bloquer les principaux accès au périphérique de Caen pour protester contre la faiblesse des prix de leurs productions. Une mobilisation que comprend Valérie Pécresse, députée "Les Républicains" des Yvelines et invitée lundi matin sur Europe 1. "Toute la filière agricole doit se serrer les coudes. Nous avons besoin d'éleveurs français. En Europe, il y a un dumping social sur la production de viande, y compris dans les abattoirs. J'avais essayé de baisser les charges sur les emplois agricoles quand j'étais ministre du budget, mais l'Union européenne avait refusé car on ne peut pas cibler une baisse de charges sur une seule profession", a-t-elle estimé.
"Que la grande distribution tienne ses engagements". Samedi, le président de la République François Hollande avait lancé un appel "à la grande distribution" pour améliorer la rémunération des éleveurs. Une vision partagée par l'ancienne ministre de l'enseignement supérieur. "Ce que je crois, c'est que nous devons pouvoir continuer à manger de la viande française. Cela suppose que la grande distribution tienne ses engagements de hausse des prix vis-à-vis des éleveurs, suppose qu'on obtienne la traçabilité des produits industriels. Nous voulons savoir si c'est de la viande française, ou pas", a assuré Valérie Pécresse.
"De nombreux signaux d'alarme". Des questions se posent tout de même sur la portée de cette annonce du gouvernement. Alors, les annonces de François Hollande sont-elles incantatoires ? "Non, je ne le crois pas", répond Valérie Pécresse. "Quand les Français demandent des produits aux commerçants, ils sont obligés de leur donner. Si les Français comprennent que la qualité a un prix, et que ce prix c'est la survie des éleveurs français, alors ils leurs donneront", veut-elle croire. "En tout cas il y a eu de nombreux signaux d'alarme sur la situation difficile des éleveurs. François Fillon a poussé en premier un grand cri, aujourd'hui le président de la République s'en mêle. Tout le monde en a conscience", conclut Valérie Pécresse.