Elle se bat contre le bizutage. Et pour cause, elle l'a subi. Alors que le Comité national contre le bizutage lance lundi une campagne sur les réseaux sociaux à l'approche des weekends d'intégration, Valérie Pécresse témoigne au micro d'Europe 1 du bizutage qu'elle a dû suivre alors qu'elle était en classe préparatoire d'une grande école de commerce.
"Dans mon internat, on avait un bizutage institutionnalisé sur une semaine. C'était très long et très dur", confie l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur. "Physiquement, c'était très éprouvant parce qu'on nous faisait dormir sous nos lits, puis on nous réveillait à 5 heures du matin pour aller crapahuter dans la boue, un peu comme un service militaire trash", raconte la présidente du conseil régional d’Île-de-France. "On devait également manger contre un mur en faisant la chaise [le dos collé à un mur et les jambes à angle droit, ndlr] avec les bizuteurs sur les genoux. Au bout d'une semaine, certains craquaient", se souvient Valérie Pécresse.
Mais ce dont l'ancienne porte-parole du gouvernement se souvient surtout, c'est l'humiliation : "J'avais été choisie pour 'sucer la pine du zèle', c'est-à-dire être à genoux sur une estrade les yeux bandés alors que l'on vous met quelque chose dans la bouche, sans vous dire ce dont il s'agit. C'était une saucisse, mais c'était très humiliant, relate Valérie Pécresse au micro d'Europe 1.
"Les étudiants doivent faire les gendarmes"
"Le problème du bizutage, c'est qu'il y a des grands moments de folklore, très sympas, qui soudent les promotions - comme faire déclamer des poèmes -, [...] mais il y a aussi le sadisme qui s'exprime. Et c'est ça qu'il faut éviter. C'est pour cela qu'il faut interdire les bizutages durs, sexistes, violents". Pour ce faire, Valérie Pécresse pense que la solution vient d'un contrôle des élèves eux-mêmes : "On sait très bien ce qui est humiliant, comme on sait très bien ce qui est drôle. Et ce sont les étudiants qui doivent faire les gendarmes, sinon ça ne marche pas".