Pour André Vallini, secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, la victoire du Front national aux élections régionales serait catastrophique pour l'avenir économique des régions concernées. Les nouvelles grandes régions "ont plus de compétence dans le domaine économique, avec l'exclusivité de l'aide aux entreprises", a-t-il rappelé au micro d'Europe 1 mardi. "Je suis donc très inquiet. Comment confier le développement économique, notamment à l'international, à des gens du FN qui sont pour la fermeture des frontières, le repli sur soi, et qui refusent l'Europe ?"
Un FN dissuasif. De fait, André Vallini est l'un de ceux qui a piloté la réforme territoriale visant à réduire le nombre des régions tout en leur attribuant plus de pouvoir. "Quand on fait une réforme aussi importante, on ne calcule pas sur le plan électoral ce que cela pourrait donner", s'est-il justifié. Pour lui, "si on veut que ces régions soient dynamiques, ouvertes sur le monde, qu'elles attirent les investisseurs étrangers" il ne faut pas voter pour l'extrême-droite. "Les élus FN vont être dissuasifs, les investisseurs y réfléchiront à deux fois".
"Evitons la catastrophe". Au premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre, le Front national est arrivé en tête dans six régions métropolitaines. En fonction de la mobilisation des électeurs et des reports de voix, il pourrait remporter le second tour dans deux à trois régions. Interrogé sur la possibilité de discréditer le parti de Marine Le Pen en le laissant accéder au pouvoir, André Vallini a balayé cette hypothèse. "Il ne faut pas jouer avec le Front national. Il faut l'éviter partout. On n'a pas le droit de se dire qu'on va le laisser essayer dans les régions et que les Français verront bien que c'est une catastrophe. Evitons la catastrophe."