Valls quitte Matignon, Cazeneuve prend le relais : revivez la passation de pouvoir

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Bernard Cazeneuve a été nommé pour remplacer Manuel Valls à Matignon. © Lionel BONAVENTURE / AFP
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et Romain David avec AFP , modifié à
Manuel Valls, candidat à l'élection présidentielle, a été remplacé à Matignon par Bernard Cazeneuve, qui a formé son nouveau gouvernement. Lors de la passation de pouvoir, l'ex-Premier ministre a reconnu en son successeur "un frère".

Le tête à tête a duré 30 minutes. Manuel Valls a passé le flambeau à son successeur à Matignon, Bernard Cazeneuve, mardi à l'issue d'un bref entretien entre les deux hommes. Peu avant 8h30, Manuel Valls avait officiellement remis sa démission et celle de son gouvernement à François Hollande, après s'être lancé lundi soir dans la course de la primaire organisée par le PS. Dans la foulée, Bernard Cazeneuve a été nommé à sa place. Un remaniement ministériel a minima a suivi.

Revivez, heure par heure, le fil des événements :

Les principales informations

  • Manuel Valls a remis sa démission peu avant 9 heures
  • Bernard Cazeneuve a été nommé Premier ministre, la passation de pouvoir avec Manuel Valls s'est déroulée à 16 heures
  • Bruno Le Roux remplace Bernard Cazeneuve à l'Intérieur, André Vallini et Jean-Marie Le Guen échangent leur poste

17h41 : Le ministère de la lutte contre le terrorisme. "Je sais parfaitement […] le poids des responsabilités sur vos épaules", a déclaré Bernard Cazeneuve lors de la passation de pouvoir avec Bruno Le Roux, son successeur au ministère de l’Intérieur. "Ça n’est pas un ministère comme les autres, c’est le ministère de l’Etat", a souligné le nouveau Premier ministre, rappelant les "moments extrêmement douloureux qui ont profondément affectés nos compatriotes et qui resteront à jamais dans nos cœurs et dans nos mémoires", en référence aux attentats qui ont frappé la France en 2015 et 2016.

"Je sais que pour réussir il faut de la pondération, de l’humilité, de la force et le sens de l’Etat", a affirmé de son côté Bruno Le Roux, reconnaissant ces différentes qualités à son prédécesseur. "J’aurais à cœur de poursuivre l’action engagée pour la protection des Français mais aussi sur tous les autres chantiers que vous [Bernard Cazeneuve, ndlr] avez ouvert : la crise migratoire, la rénovation de notre administration territoriale, la construction d’une relation nouvelle avec l’islam de France", a énuméré ce spécialiste des questions de sécurité, qui a également présenté ses vœux de réussite au nouveau Premier ministre.

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Crédit : bertrand GUAY / AFP

17h29 : Deuxième passation. C’est l’autre temps fort de la journée. Bruno Le Roux, nouveau ministre de l’Intérieur, est arrivé à pied place Beauvau pour prendre la relève de Bernard Cazeneuve nommé chef du gouvernement. Quelques minutes plus tôt, le nouveau Premier ministre se trouvait encore à Matignon pour le passage officiel de relais avec Manuel Valls, qui a renoncé à ses fonctions après son entrée en campagne. Bernard Cazeneuve et Bruno Le Roux doivent notamment s'entretenir des dossiers extrêmement sensibles concernant la menace terroriste qui pèse sur la France.

17h24 : Le traditionnel discours de politique générale. Une déclaration de politique générale est "envisagée la semaine prochaine" par Bernard Cazeneuve, successeur de Manuel Valls comme Premier ministre, a indiqué mardi le nouveau secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, André Vallini. Le sujet de "la déclaration de politique générale que le Premier ministre envisage la semaine prochaine" a été abordé en conférence des présidents de l'Assemblée, a indiqué André Vallini qui s'exprimait au sortir de sa première réunion de ce type à l'hôtel de Lassay, autour de Claude Bartolone, des présidents des différents groupes politiques et des commissions.

16h41 : Le départ de Manuel Valls. Après presque trois ans, Manuel Valls a quitté sa charge de Premier ministre. Le candidat à l'élection présidentielle a traversé une dernière fois la cour de l'hôtel de la rue de Varenne au côté de sa femme, la violoniste Anne Gravoin. Le couple s'est engouffré dans sa voiture sous les flashs des photographes et les applaudissements des employés des services du ministère.

16h35 : Les défis du nouveau Premier ministre.  "Au moment où vous partez pour d’autres étapes de votre vie publique et politique, je voudrais dire à quel point j’ai été honoré de servir la République sous votre autorité et celle du président de la République", a souligné Bernard Cazeneuve à l'attention de Manuel Valls, lors de sa première allocution en tant que chef du gouvernement. 

"Chaque jour compte, nous utiliserons tous ses jours, tous ses mois pour donner de la force à la France et lui permettre d’affronter les défis", a encore assuré Bernard Cazeneuve dont le passage à Matignon (5 mois) devrait être le plus bref de l'histoire de la Ve République. "Protéger, progresser, préparer l’avenir", a énuméré le nouveau Premier ministre en guise d'objectifs.

16h30 : Valls à Cazeneuve : "Vous êtes un frère". 'J’ai été un Premier ministre heureux. C’est difficile à dire vu les épreuves que nous avons traversés, mais il n’y a pas d’enfer à Matignon, il n’y a que le service de la France", a déclaré Manuel Valls lors d’une prise de parole à l’issue d’un entretien de trente minutes avec Bernard Cazeneuve. "Pour moi, c’est une belle aventure qui a duré 32 mois avec une belle équipe de qualité, totalement engagée", a-t-il ajouté.

"Vous avez pris l’habitude de me succéder", a-t-il ironisé à l'égard de celui qui avait déjà pris sa suite en 2014, place Beauvau. "Vous êtes un ami, vous été un frère, c’est rare en politique", a encore ajouté le candidat à la primaire à gauche à l'attention d'un successeur dont il est particulièrement proche.

15h58 : Bernard Cazeneuve est arrivé à Matignon. Le cortège de Bernard Cazeneuve a quitté peu avant 16 heures la place Beauvau dans le 8e arrondissement pour l'hôtel de Matignon, sur la rive gauche de la Seine où doit se dérouler la passation de pouvoir. À son arrivée, il a été accueilli par Manuel Valls, l'actuel locataire des lieux, sous les regards des salariés des services du Premier ministre, réunis dans la cour. Les deux hommes se sont immédiatement isolés pour un tête à tête d'une trentaine de minutes. 

14h40 : Les travaux à l'Assemblée suspendus.  La séance des questions au gouvernement de mardi à l'Assemblée a été annulée après le changement de gouvernement et dans l'attente de la passation de pouvoirs à Matignon, les débats pourraient ne reprendre que dans la soirée, selon des sources parlementaires. "Mes chers collègues, nous avons appris ce (mardi) matin la nomination d'un nouveau gouvernement. Dans ces conditions, chacun comprendra que nous ne tenions pas aujourd'hui de séance de questions au gouvernement", a expliqué le président de l'Assemblée Claude Bartolone. "J'imagine votre déception", a-t-il encore lancé sur le ton de la plaisanterie à l'attention de la droite. Certains députés LR avaient chantonné peu avant: "Et ils sont où, et il est où le gouvernement ?"

Une conférence des présidents de l'Assemblée, réunissant autour de Claude Bartolone les chefs de file des groupes politiques et présidents des commissions, doit également se réunir en milieu d'après-midi en présence du nouveau secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, André Vallini. Sera alors fixé l'ordre du jour, possiblement remanié pour examiner plus rapidement que prévu la prolongation de l'état d'urgence post-attentats, qui tomberait sinon automatiquement dans 15 jours du fait de la démission du gouvernement Valls.

14 heures : La droite plus douce que la gauche avec Cazeneuve. Une fois n'est pas coutume, les réactions politiques à droite sont moins violentes qu'à gauche après une décision de François Hollande. Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire et pressenti pour être porte-parole de François Fillon, a ainsi dit faire "confiance" au nouveau Premier ministre "pour, dans les cinq mois qu'il reste jusqu'à l'élection présidentielle, travailler avec dignité pour la continuité de l'action de l'État". "Je lui donne le crédit de la dignité." Philippe Gosselin, député LR de la Manche, a salué un choix "relativement consensuel". "C'est un homme qui a des qualités d'homme d'État indéniablement, qui saura faire le job avec pondération et conviction."

Eric Coquerel, coordinateur du Parti de Gauche, a lui fustigé Bernard Cazeneuve, qui a "exécuté sans ciller la partie répressive d'une politique austéritaire". Selon lui, le nouveau Premier ministre a "surutilisé les forces de l'ordre pour essayer de juguler les mouvements de contestation", notamment contre la loi Travail.

13h34 : Bruno Le Roux, un second choix ? Bruno Le Roux arrive au ministère de l'Intérieur, mais n'était pas le premier choix de François Hollande et Bernard Cazeneuve pour cette fonction. François Rebsamen, ancien ministre du Travail qui avait quitté son ministère pour se consacrer à sa tâche de maire de Dijon -et éviter de commenter des chiffres souvent mauvais tous les mois-, a d'abord été appelé. Ce n'est qu'après son refus que François Hollande et Bernard Cazeneuve ont opté pour Bruno Le Roux. Le maire de Dijon l'a confirmé sur RMC.

13h18 : Seybah Dagoma à la tête des députés PS. En allant au ministère de l'Intérieur, Bruno Le Roux quitte la tête du groupe socialiste à l'Assemblée. C'est la députée de Paris Seybah Dagoma, actuellement première vice-présidente, qui va le remplacer pour une semaine, le temps qu'un vote soit organisé.

13h11 : Une équipe de personnes de confiance. Pour Olivier Rouquan, politologue et constitutionnaliste, le choix de François Hollande est clair avec ce remaniement. "Il a resserré son équipe, s'appuie sur des personnes de confiance." Bernard Cazeneuve a "une image rassurante" pour les Français, explique aussi le spécialiste sur Europe 1. Et alors que les erreurs de communication ont plombé le quinquennat, c'est l'un des rares ministres à n'avoir "jamais été pris en défaut sur une petite phrase". 

12h43 : Passation de pouvoirs Valls-Cazeneuve à 16 heures. La cérémonie de passation de pouvoirs à Matignon entre Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, aura lieu à 16 heures, a annoncé Matignon mardi. La passation entre Bernard Cazeneuve et le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, aura elle lieu à 17h30. En attendant, François Hollande prévoit de déjeuner avec son nouveau Premier ministre.

11h56 : François Hollande s'exprime. En déplacement à Villepinte, François Hollande a délivré une brève allocution, redéfinissant les priorités de son gouvernement pour la fin de mandat. "Protéger est la mission que j'ai confiée à Bernard Cazeneuve comme Premier ministre. Mais protéger ne suffit pas", a-t-il déclaré. "Il faut aussi préparer l'avenir, ouvrir l'espérance dans le futur. J'ai à chaque fois ce souci de la préparation de l'avenir."

11h08 : Le Roux reconnaît "une grande responsabilité". Bruno Le Roux, désormais ministre de l'Intérieur, a réagi à sa nomination devant la presse. "C'est une grande responsabilité dans la période", a-t-il déclaré, avant de saluer les policiers pour le travail desquels il a dit avoir "un grand respect".

Bruno Le Roux a également indiqué vouloir assurer "la protection totale des Français".

10h41 : Une promotion, un déclassement. L'arrivée de Bruno Le Roux à l'Intérieur est une vraie promotion pour ce fidèle hollandais, qui a eu fort à faire à la tête du groupe socialiste à l'Assemblée pendant plus de quatre ans. Le député de Seine-Saint-Denis a en effet eu affaire à une majorité très indisciplinée. Il doit sûrement sa nomination à son soutien sans faille à la ligne gouvernementale, quitte à s'aliéner les frondeurs. À l'inverse, le changement de poste de Jean-Marie Le Guen s'apparente à un coup de semonce. Le fait que le nouveau secrétaire d'État à la Francophonie soit proche de Manuel Valls, et ait même invité l'ancien Premier ministre à se "préparer" à être candidat avant le retrait de François Hollande, n'est sûrement pas étranger à ce déclassement.

10h34 : Le Roux, Vallini et Le Guen dans le nouveau gouvernement. Les changements du nouveau gouvernement viennent de tomber. Bruno Le Roux, jusqu'ici chef de file des députés PS, fait son entrée au ministère de l'Intérieur. André Vallini est nommé secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, tandis que Jean-Marie Le Guen écope du Secrétariat d'État chargé du Développement et à la Francophonie.

10h24 : Couteau-suisse ministériel. Voilà désormais plus de 45 minutes que Bernard Cazeneuve s'entretient avec François Hollande à l'Élysée. L'ancien ministre de l'Intérieur s'est imposé, au fil du quinquennat, comme l'homme de confiance du président, capable également d'occuper de nombreux postes avec la même rigueur. D'abord ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve avait fait adopter le traité de stabilité budgétaire européen. Puis, il avait remplacé au pied levé Jérôme Cahuzac au Budget, avant d'être nommé à l'Intérieur en 2014.

10h03 : Réactions politiques. La nomination de Bernard Cazeneuve à Matignon ne fait pas l'unanimité. Sur Twitter, le président du MoDem, François Bayrou, a salué "un homme de qualité", estimant qu'il était "rassurant" de le voir occuper un tel poste "en ces temps troublés". Sans surprise, l'enthousiasme n'a pas gagné le Front national. Florian Philippot a, lui, fustigé une situation "surréaliste", pointant un ministre de l'Intérieur "qui a mis les policiers dans la rue et regardé l'islamisme tuer". 

9h47 : "Moi Premier ministre, ça n'existe pas". Bernard Cazeneuve a-t-il toujours rêvé de se retrouver propulsé chef du gouvernement ? À l'en croire, pas du tout. En 2015, il confiait ainsi à une journaliste du Point qu'il ne se voyait pas occuper ce poste. "Mais c'est de la folie ! Moi Premier ministre, ça n'existe pas", s'étranglait-il. "C'est de la tarabistouille."

Amateur d'expressions désuètes, Bernard Cazeneuve l'est aussi de piques bien senties. En 2012, il avait reçu le Prix Press Club de l'Humour et Politique pour avoir déclaré que "l'heure d'été aura surtout un avantage : c'est une heure de moins de Nicolas Sarkozy."

9h41 : Vers un record. Bernard Cazeneuve, 53 ans, s'apprête à passer cinq mois à Matignon, un record... de brièveté sous la Ve République. En effet, jusqu'ici, le Premier ministre resté le moins longtemps en poste était Edith Cresson, qui n'avait occupé l'hôtel de Matignon que pendant une dizaine de mois, sous François Mitterrand, entre 1991 et 1992.

9h27 : Le casse-tête du ministère de l'Intérieur. Si choisir un ministre régalien qui a fait ses preuves et fait l'unanimité pour occuper Matignon est un choix logique, il est néanmoins probable qu'il faille remplacer Bernard Cazeneuve à l'Intérieur. Alors que l'état d'urgence est toujours en vigueur, que l'exécutif souligne régulièrement que la menace terroriste n'a pas disparu, ce poste est crucial. À tel point que l'hypothèse d'une double-casquette a été évoquée. Cette option n'a cependant pas été retenue, le travail place Beauvau étant trop prenant. Bernard Cazeneuve a donc rejoint François Hollande pour se pencher sur la composition du futur gouvernement.

9h14 : Bernard Cazeneuve remplace Valls. L'Élysée a annoncé dans la foulée que Bernard Cazeneuve remplacerait Manuel Valls à Matignon. C'est à l'ancien ministre de l'Intérieur de former un nouveau gouvernement. L'entourage de François Hollande a salué "une personnalité qui a l'expérience de l'État", capable de "travailler avec l'ensemble de la majorité parlementaire". Bernard Cazeneuve est aussi un fidèle parmi les fidèles, apprécié à gauche mais aussi respecté à droite. Bref, un choix assez logique pour assurer la fin du quinquennat.

9h05 : Manuel Valls quitte l'Élysée. Arrivé 35 minutes plus tôt pour remettre sa démission, Manuel Valls a quitté l'Élysée peu après 9 heures. Il a été raccompagné sur le perron du palais présidentiel par François Hollande qui lui a brièvement serré la main. Les deux hommes se sont ensuite donné une légère accolade. 

8h45 : Très peu de changements. "L'objectif est d'avoir un dispositif opérationnel rapidement, efficace avec une forte cohésion et cohérence, ce qui peut conduire à très peu de changements dans la composition du gouvernement", observe un proche du chef de l'Etat. L'annonce de la composition du gouvernement devrait se faire par un simple communiqué dans la matinée, a-t-on précisé de même source. Elle devrait intervenir en tout état de cause avant un déplacement du chef de l'Etat attendu à 11h30 à Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour l'inauguration d'un salon industriel.

8h32 : Plusieurs noms, un Premier ministre. Le successeur de Manuel Valls n'occupera Matignon que jusqu'à la fin du mandat de François Hollande, soit pendant près de cinq mois, le précédent record de brièveté sous la Ve République étant détenu par Edith Cresson (10 mois et 18 jours). Les plus fréquemment cités pour succéder à Manuel Valls sont les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Economie) et Najat Vallaud-Belkacem (Éducation).