Manuel Valls a accusé lundi la droite de vouloir "saccager" l'école et l'éducation en France en proposant de supprimer un grand nombre de postes de fonctionnaires en cas de retour au pouvoir en 2017.
"La construction d'une nation s'est faite sur l'école." Le Premier ministre, qui visitait lundi matin une école maternelle et primaire d'un quartier populaire de Bourg-en-Bresse (Ain), a demandé que l'école soit "préservée des débats politiciens et des polémiques stériles" à l'approche de la présidentielle. "Je veux lancer ici un avertissement à la droite française : la construction de la Nation, de la République, s'est faite autour de l'école. Et au fond un pays aujourd'hui, se construit plus que jamais par l'école, l'université, la recherche, l'innovation et l'intelligence collective", a-t-il déclaré à quelques journalistes après avoir passé une heure et demi avec de jeunes élèves et les enseignants.
"Cela nécessite des réformes sur le fond (...) mais aussi des moyens considérables, c'est pour ça que l'école c'est le premier budget de la Nation", a-t-il plaidé, en s'en prenant aux économies budgétaires drastiques proposées par tous les poids lourds de la primaire de la droite. "Quand on propose de supprimer 300.000 postes de fonctionnaires et qu'on ne veut pas s'attaquer, et c'est normal, à la priorité, à la sécurité, ça veut dire qu'on veut mettre en cause, qu'on veut saccager l'école de la Nation. Et ça je le dis à mes compatriotes, ce n'est pas possible", a lancé le chef de gouvernement socialiste.
Des "relents nauséabonds". Manuel Valls, accompagné de la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, a fustigé les propos du candidat Les Républicains à la primaire Bruno Le Maire sur l'enseignement de l'arabe en primaire. "Quand un ancien ministre candidat à la primaire explique que nous avons rendu obligatoire l'enseignement de l'Arabe en CP, on voit bien ce qu'il y a derrière, on voit bien quels sont les relents nauséabonds qu'on cherche à faire passer comme message, alors qu'évidemment c'est faux", a-t-il déploré.
M. Le Maire avait en fait affirmé samedi à La Baule, où se tenait l'université d'été de LR, que le gouvernement voulait "laisser ouverte la possibilité d'apprendre l'arabe au CP". L'enseignement de l'Arabe à l'école primaire existe déjà mais est extrêmement minoritaire (moins de 0,1% des initiations aux langues étrangères, contre plus de 92% pour l'Anglais et quelque 6% pour l'Allemand). A l'occasion de l'avancement du CE1 au CP du début de l'apprentissage des langues à l'école, des élus de droite et du FN avaient accusé le gouvernement de vouloir imposer l'Arabe dans les enseignements.