L'heure de la riposte pour Manuel Valls. Le Premier ministre répond jeudi à la charge lancée notamment par Martine Aubry via une tribune publiée mercredi dans Le Monde. "Je suis chef du gouvernement, je n'écris pas des tribunes de proclamation", assène jeudi l'hôte de Matignon, toujours dans le quotidien du soir. "Il n'y a pas un début de proposition", poursuit-il, reconnaissant dans le texte "une remise en cause générale, globale" de l'action menée depuis son arrivée à Matignon.
Clarifier et assumer. Pour le chef du gouvernement toutefois, "cette tribune a un avantage : cela oblige tout le monde à clarifier et à assumer. Il faut que tout le monde assume". Manuel Valls n'a jamais caché sa volonté de clarification entre deux gauches qui s'opposent. c'est même son credo depuis plusieurs années. S'agissant du projet de loi El Khomri, qui suscite de fortes oppositions à gauche et au sein des syndicats, Manuel Valls mouille François Hollande. "Je ne suis pas un pousse-au-crime. Le président a décidé de ces arbitrages", jure-t-il. "Revenir en arrière serait non seulement dommageable pour le président et pour moi, mais aussi pour le pays", conclut le Premier ministre.
" Cette tribune a un avantage : cela oblige tout le monde à clarifier et à assumer. Il faut que tout le monde assume "
Une tribune à charge. Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs personnalités de gauche ont sévèrement attaqué l'exécutif dans une tribune publiée mercredi dans le même quotidien, intitulée "Sortir de l'impasse". Ils reprochent à l'exécutif les "41 milliards d'euros mobilisés pour rien" au bénéfice des entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité, le "désolant débat sur la déchéance de nationalité" et le projet de loi sur le travail de Myriam El Khomri. A Manuel Valls, les signataires reprochent également "la meurtrissure de l'indécent discours de Munich". Le Premier ministre avait indiqué ne pas être favorable à la mise en oeuvre d'un mécanisme permanent de répartition des réfugiés dans l'Union européenne comme le propose la chancelière allemande Angela Merkel, dont il avait plus généralement, et depuis l'Allemagne, critiqué la politique migratoire. Un texte virulent donc, mais pas à même d'ébranler les certitudes de Manuel Valls.