Le Premier ministre Manuel Valls a critiqué mercredi la vive offensive de Nicolas Sarkozy et de son camp contre le dirigeant du MoDem François Bayrou, dénonçant "des attaques" qui "ne rehaussent pas le débat". Répondant au patron du groupe LR à l'Assemblée nationale Christian Jacob, qui l'interpellait sur ses propos acides sur le président François Hollande, Manuel Valls a réclamé "de la dignité" et moqué les "sarcasmes" du lieutenant de l'ex-chef de l'Etat. "Dans ce moment-là, où le pays est toujours sous la menace du terrorisme, dans ce moment-là où nous connaissons toujours un chômage de masse, où il y a tellement de doutes sur la parole publique (...) les attaques par exemple à l'égard de François Bayrou ne rehaussent pas me semble-t-il le débat", a lancé Manuel Valls, suscitant des rires à droite.
Des échanges musclés. Nicolas Sarkozy a de nouveau attaqué François Bayrou mercredi, expliquant qu'il ne voulait pas que la "future majorité" d'alternance issue des urnes en 2017 "soit otage de Bayrou", soutien d'Alain Juppé dans la primaire de la droite. Manuel Valls, dont les échanges avec Christian Jacob sont musclés, n'a pas dérogé à la règle. "Monsieur Jacob, au lieu de rigoler, au lieu d'interpeller, au lieu de mettre en cause, moi à ma place comme chef du gouvernement je veux tout simplement qu'il y ait de la dignité, et que le problème des responsables publics, quels qu'ils soient, c'est de redonner de la fierté ou de l'espérance", a-t-il lancé.
- @manuelvalls : "M. Jacob, nous devons de l'espoir au pays et ce n'est pas vous qui pouvez le proposer" #DirectAN#QAGpic.twitter.com/N2dGfwLES3
— LCP (@LCP) 2 novembre 2016
Appel à la démission. "Je vous laisse à vos sarcasmes, moi je n'ai qu'une seule boussole, la France et la gauche, car je ne veux pas que vous vous arriviez au pouvoir", a affirmé Manuel Valls, tandis que Christian Jacob imitait la nage de la brasse. Christian Jacob avait appelé Manuel Valls à démissionner après ses propos disant sa "colère" et la "honte" ressentie par les militants après la publication des confessions de François Hollande dans le livre polémique Un président ne devrait pas dire ça. Il a fustigé "un président Narcisse qui s'est noyé dans un torrent de confidences qui ont abîmé la fonction présidentielle et sa propre image" et dévoile "des opérations classées secret défense".