A la veille des 10 ans des émeutes de 2005, le gouvernement fait une escapade en banlieue. Manuel Valls réunissait lundi aux Mureaux, dans les Yvelines, un comité interministériel destiné à faire le point sur les mesures annoncées il y a six mois, peu après les attentats de janvier, pour lutter contre le phénomène de ghettos urbains. "Je ne suis pas à la reconquête des banlieues", a assuré Manuel Valls, interrogé sur la déception de cet électorat vis-à-vis de François Hollande. "Je suis là pour faire le point sur la mise en oeuvre des choix que nous avons annoncés au début de l'année après les événements tragiques que notre pays a connus". Manuel Valls a affiché sa volonté de "lutter contre la ségrégation que j'ai évoquée, c'est à dire cet apartheid social, territorial, ethnique qui touche une grande partie de notre pays".
"C'est un travail de longue haleine", a ajouté Manuel Valls. "Ces quartiers ne peuvent pas être exclus de la République. Ils sont pleinement dans la République", a affirmé le locataire de Matignon, estimant que "le sentiment d'abandon existe dans notre pays".
Contrôles : les caméras piétons plutôt que les récépissés. Manuel Valls a justifié l'abandon du "récépissé" pour lutter contre les contrôles de police au faciès, écarté en 2013 par le gouvernement. "Moi, ministre de l'Intérieur j'ai pris des positions extrêmement claires là-dessus et nous avons mis en oeuvre des dispositifs qui sont beaucoup plus ambitieux que ce dispositif, avec le rôle de l'inspection générale de la police nationale, la plate-forme internet, le code de déontologie, le matricule, les caméras piétons", a-t-il déclaré. "Il ne faut pas rester sur un dispositif, c'est une politique d'ensemble pour lutter contre les discriminations et surtout pour faire en sorte que les rapports entre la population et la police ou la gendarmerie soient les meilleurs possibles".