Manuel Valls a appelé vendredi soir à "reconstruire une grande partie de la République" après les attentats de Paris, tout en réitérant son rejet de toute "excuse" vis-à-vis des jeunes basculant dans le djihadisme et les attentats.
Un sursaut républicain. Le Premier ministre, qui s'était jusqu'ici gardé de placer le débat sur la société française, a estimé que les attentats revendiqués par l'organisation Etat islamique et commis notamment par des citoyens français, appelaient à "un sursaut, à un sursaut républicain majeur".
"Il faut reconstruire une grande partie de la République", a affirmé Manuel Valls lors d'un dialogue avec des citoyens et des élus dans sa ville d'Evry dans la banlieue parisienne, appelant notamment à "reconstruire patiemment l'école de la République" et à ce "que chacun trouve sa place dans la société".
"Nous avions apporté beaucoup de diagnostics et un début de réponse après les attentats de janvier", a souligné le Premier ministre, qui avait dénoncé à l'époque un "apartheid social, territorial et ethnique" et pris des mesures pour le logement et l'éducation.
Aucune excuse admise. Tout en reconnaissant que c'était "l'affaire d'une génération", le Premier ministre a de nouveau répété qu'il refusait toute "excuse" à l'égard des auteurs des attentats. "Ce n'est pas parce qu'un jeune est dans la galère, d'origine immigrée" et vivant dans un quartier confronté à l'islamisme radical, "ce n'est pas parce qu'on est au chômage, d'origine maghrébine et de culture musulmane, que l'on devient un terroriste ou un voyou", a lancé Manuel Valls. "Si on accepte l'excuse, alors ça veut dire qu'on jette dans les bras d'une organisation tous les jeunes qui sont dans cette situation, et ça ça serait inacceptable", a-t-il affirmé.