Manuel Valls a dit dimanche soir son "respect" pour François Hollande, tout en affichant son attachement à "préserver" la fonction présidentielle, dans une interview à France 24 et RFI accordée depuis Abidjan. Le Premier ministre était interrogé sur les échanges à distance entre lui et le président ces derniers jours. Manuel Valls avait confié jeudi avoir ressenti de la "colère" après la publication de confidences polémiques du chef de l'Etat dans le livre Un président ne devrait pas dire ça.
"J'ai du respect pour la fonction". "J'ai du respect vis-à-vis de François Hollande. C'est un ami. J'ai aussi du respect pour la fonction", a affirmé Manuel Valls. "Donc personne ne doit participer à un jeu qui doit affaiblir le président de la République", a-t-il dit avant d'ajouter : "Mais préserver nos institutions, la fonction présidentielle, la force que cela représente dans notre pays, oui bien sûr ça, c'est essentiel". "Et chacun y contribue et moi je dois y contribuer bien sûr comme chef du gouvernement. Mais que chacun soit à la hauteur de la situation et des grands enjeux", a poursuivi le Premier ministre.
Un discours ambigu. La déclaration du Manuel Valls apparaît à la fois comme une volonté de calmer le jeu avec le président de la République sans pour autant revenir sur ses récentes déclarations. François Hollande a tenu à faire savoir dimanche à Manuel Valls et à tout autre potentiel prétendant qu'il entendait, même fortement affaibli, rester "le patron" jusqu'au bout en maîtrisant notamment son calendrier pour 2017, via une intervention de son lieutenant Stéphane Le Foll.
Un soutien. Interrogé sur le fait de savoir si François Hollande avait un problème d'"incarnation", comme l'a laissé entendre le président de l'Assemblée Claude Bartolone, Manuel Valls a défendu le président. "François Hollande a incarné la France quand il s'est agi de sauver le Mali. François Hollande a incarné la France quand il a fallu sauver la Grèce. Quand François Hollande a permis avec sa diplomatie, je pense notamment à Laurent Fabius et Ségolène Royal, l'accord sur la COP 21, tout le monde a salué l'action de la France et donc du président", a-t-il fait valoir.
Pour le Premier ministre, "la question, ce n'est pas celle de l'incarnation. Est-ce que François Hollande a été à la hauteur au moment des actes terroristes ? Il l'a été !", a dit Manuel Valls dans cette interview diffusée en fin de soirée par France 24.