L'ancien Premier ministre Manuel Valls, épinglant la "conviction d'opposition à l'avortement" de François Fillon, a estimé vendredi que cette position faisait "reculer la cause des femmes". "Je m'étonne toujours que dans ce pays, il puisse y avoir des responsables politiques comme François Fillon qui disent avoir une conviction d'opposition à l'avortement, alors que c'est un droit. Ce type de parole fait reculer la cause des femmes", a déclaré Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche, lors d'une visite à un centre parisien d'hébergement et de réinsertion accueillant notamment des femmes victimes de violences. Affirmant vouloir faire de "la pauvreté, l'illettrisme, les violences faites aux femmes", "un des axes centraux de (m)a campagne", Manuel Valls a dénoncé "l'ordre machiste" qui règne dans certains lieux.
Un "ordre machiste". "Dans certains quartiers, les femmes sont tout bonnement exclues de l'espace public", a pointé Manuel Valls, qui veut "lutter contre le sexisme ordinaire". "40% des femmes selon certaines enquêtes admettent qu'elles ont déjà dû renoncer à fréquenter un lieu. Des cafés par exemple. Cet ordre machiste, qui n'est pas qu'un ordre religieux, doit être combattu au nom même des valeurs de la République", a souligné l'ancien Premier ministre, en appelant à "frapper fort" sur ce sujet.
"Clarifier les compétences" sur les violences conjugales. Interrogé sur ses propositions contre les violences faites aux femmes, Manuel Valls a d'abord voulu rappeler que "beaucoup a été fait" durant le quinquennat écoulé, tout en se disant frappé par "l'absence d'information". "Il faut aider les structures comme celles-ci", a-t-il poursuivi au terme de sa visite dans ce centre de l'association Arfog-Lafayette qui héberge une soixante de femmes, dont quelques mineures. "Il faut sans doute clarifier les compétences sur ces politiques qui engagent beaucoup d'acteurs, entre l'Etat, les communes, les départements, le secteur associatif", a-t-il précisé. "Il faudra dans le cadre d'une nouvelle étape de simplification donner plus de responsabilités aux collectivités territoriales. Les départements doivent être chefs de file", a encore estimé Manuel Valls.