L'état d'urgence, même s'il est inscrit dans la Constitution, restera un "régime d'exception" qui sera "nécessairement borné dans le temps", a assuré mercredi Manuel Valls, dont des propos ambigus à la BBC sur la durée de l'état d'urgence avaient suscité la polémique.
Pas "d'état d'urgence permanent". "Personne ne peut préjuger des événements à venir et nous voyons bien l'état de la menace avec la diffusion de la vidéo de l'Etat islamique, de Daech. Mais le régime d'état d'urgence est un régime d'exception, nécessairement borné dans le temps. Le constitutionnaliser ne revient bien sûr en rien à instaurer un état d'urgence permanent", a déclaré le Premier ministre lors de sa présentation de la révision constitutionnelle devant la commission des lois de l'Assemblée nationale.
Une déclaration ambiguë à la BBC. Manuel Valls avait déclaré à la BBC vendredi que la France "pouvait utiliser tous les moyens" face au terrorisme "jusqu'à ce qu'on puisse en finir avec Daech", des propos interprétés par certains comme une volonté de pérenniser l'état d'urgence pendant des années.
De nombreuses propositions. Le Premier ministre a aussi jugé "plus délicate" l'éventuelle interdiction, dans la Constitution, de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République pendant l'état d'urgence. Manuel Valls a en revanche soutenu l'amendement consistant à mettre dans la Constitution le contrôle parlementaire de l'application de l'état d'urgence. "Le gouvernement est très ouvert sur ce sujet et pourra se rallier à une formulation de cette nature", a-t-il dit devant les députés en Commission.