Depuis, notamment, le premier débat de la primaire de la gauche jeudi dernier, Benoît Hamon est critiqué pour sa proposition d'un revenu universel. La mesure, qu'il a d'ailleurs modifiée depuis son entrée en campagne, a de nouveau fait l'objet de plusieurs passes d'armes entre les différents candidats à la primaire, jeudi soir, lors du troisième débat diffusé sur Europe 1 et France 2.
C'est l'ancien premier ministre Manuel Valls qui lance les hostilités, adressant cette pique à son ancien ministre de l'éducation :
" - Si on veut financer un revenu décent, comme je le propose, on ne peut s'engager sur un revenu universel qui pèserait 350 milliards d'euros, je le dis amicalement, sur le budget de l'Etat.
- Qui ne pèserait pas sur le budget de l'Etat, on est bien d'accord.
- Pourquoi ?
- Parce que ce n'est pas le budget de l'Etat qui finance le revenu universel.
- Oui, mais quand on parle du déficit, on parle de tous les déficits."
Puis c'est au tour de Vincent Peillon de reconnaître dans le revenu universel proposé par Benoît Hamon "un point de désaccord très important" entre les candidats. "Trente ans d'engagement à gauche me font craindre la gauche qui fait des promesses et qui, le lendemain, déçoit. Là, je vis même la gauche qui modifie ses promesses au fur et à mesure de la primaire car elle se rend compte qu'elle en a fait beaucoup. [...] Il remettrait en cause toutes les protections sociales et les filets de sécurité."
Benoît Hamon lui rétorque alors : "Ce n'est pas vrai !"
.@BenoitHamon à @Vincent_Peillon sur le revenu d'existence : "Ce n'est pas vrai, tu as mal lu !" #PrimaireLeDébatpic.twitter.com/MgVJZ4Jtkd
— Europe 1 (@Europe1) 19 janvier 2017
Benoît Hamon insiste plutôt sur ce que son revenu universel rapporterait, alors que ses adversaires l'attaquent sur le financement de cette mesure : "On parle du coût, mais on parle aussi du sens." Vincent Peillon revient à la charge, en maugréant "qu'on parle du prochain quinquennat" et pas de celui qui démarre en 2022. Benoît Hamon s'est en effet montré assez flou sur la mise en oeuvre de cette mesure lors des cinq prochaines années.
Enfin, un peu plus tard, Arnaud Montebourg attaque Benoît Hamon, d'abord en présentant son projet comme un programme "chiffré", "avec des prévisionnistes", centré sur la baisse du chômage. Ensuite, l'ancien ministre du redressement productif compare les 300 milliards de coût, "l'équivalent" du budget de l'Etat d'après ses calculs. "On va faire un deuxième budget de l'Etat", ironise-t-il.
S'ensuit une passe d'armes entre Arnaud Montebourg et Benoît Hamon :
" - On sait comment on raisonne dans notre famille politique : on dit qu'on va prendre d'abord aux riches, puis c'est un coup de bambou fiscal pour les classes moyennes et les classes populaires."
- T'as pas le droit... T'es pas sérieux.
- Moi, je préfère une stratégie ciblée, sérieuse, robuste, avec des résultats anticipés."
Coût du revenu universel :
— Europe 1 (@Europe1) 19 janvier 2017
— @Montebourg : C'est un coup de bambou fiscal
— @BenoitHamon : T'as pas le droit ! #PrimaireLeDébatpic.twitter.com/GJ1k735cYH
[BONUS TRACK]
Le débat sur le revenu universel revu et dessiné en direct par l'auteur de BD Mathieu Sapin spécialement pour Europe 1 :
✏️ L'échange @manuelvalls / @Vincent_Peillon revu par @mathieusapin, présent dans le studio du débat ! #BD#PrimaireLeDebat ⬇️ pic.twitter.com/AeTVneU5e1
— Europe 1 (@Europe1) 19 janvier 2017
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