Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle critiquée pour avoir affirmé que la France n'était "pas responsable" de la rafle du Vél' d'Hiv de 1942, a dénoncé lundi au Talk du Figaro une "opération d'instrumentalisation politique".
Des "méthodes indignes". "Je suis évidemment indignée par cette opération d'instrumentalisation politique", a affirmé Marine Le Pen, évoquant des "méthodes indignes". "Un certain nombre de personnes cherchent à opérer toutes les instrumentalisations politiciennes possibles. Là, ça me paraît tout à fait évident, je suis du côté des gaullistes historiques", a-t-elle encore accusé, alors que son parti a longtemps abrité et continue d'abriter une fibre anti-gaulliste importante.
"Je condamne sans réserve le régime de Vichy". Alors que ses propos ont été condamnés par plusieurs adversaires politiques, par des représentants de la communauté juive ou par Israël, certains l'accusant de "négationnisme", de "révisionnisme" ou d'"antisémitisme", la présidente du FN a jugé "complètement fou de dire une chose pareille". "Je condamne évidemment absolument sans réserve le régime collaborationniste de Vichy et les atrocités qu'il a commises ou laissé commettre, ma position vise à ne lui donner aucune légitimité", a ajouté Marine Le Pen. Pour elle, "c'est cela que ne voulaient ni de Gaulle, ni (Philippe) Séguin, ni l'intégralité des présidents de la République jusqu'à Jacques Chirac : donner à Vichy la moindre légitimité". Objectif, avec le "refus de la repentance" de Marine Le Pen : exprimer son "rejet" d'une "position" qu'elle considère "systématique et qui vise à mettre en accusation la France".
"J'aimerais qu'on parle de l'antisémitisme islamiste". Marine Le Pen a par ailleurs assuré qu'abolir les lois mémorielles, comme la loi Gayssot, qui réprime la contestation des crimes contre l'Humanité, ou la loi Taubira reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'Humanité, "ce n'est pas dans mon projet". "J'aimerais qu'on parle de l'antisémitisme islamiste", a dit la fille de Jean-Marie Le Pen, dénonçant "le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et toute une série d'associations profondément malhonnêtes" qui "ne tirent pas la sonnette d'alarme contre le fondamentalisme islamiste".