Plus de trois mois après la tenue contestée du premier tour le 15 mars, le second tour des élections municipales doit se tenir dimanche. Mais les Français seront-ils au rendez-vous des urnes, alors que le premier tour avait été marqué par dégringolade de la participation (44,3% au premier tour) ? Rien n'est moins sûr, à en croire Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprise de l'IFOP, invité vendredi d'Europe 1, pour qui ces derniers "n'ont pas la tête aux élections".
Le souvenir du premier tour encore dans la tête des électeurs
"Le premier tour avait été marqué par une abstention spectaculaire, en hausse de près de 20 points par rapport aux municipales de 2014", rappelle le sondeur. Une abstention record qui s'expliquait alors notamment par le contexte de l'épidémie de coronavirus. "La peur était déjà très palpable dans la population", indique Jérôme Fourquet, notant que cette peur "est encore en partie présente aujourd'hui". C'est pourquoi, anticipe-t-il, "une partie des électeurs qui s'étaient détournés des urnes il y a trois mois vont réitérer ce comportement". "À l'IFOP, les chiffres nous indiquent qu'on aurait peut-être dans les communes concernées une abstention qui pourrait grappiller 3-4 points supplémentaires par rapport au 15 mars", poursuit l'invité d'Europe 1.
"Plusieurs mois" entre les deux appels aux urnes
Selon lui, la peur du virus ne sera pas la seule explication de cette forte abstention à venir. "Il y a un désintérêt manifeste qui s'explique par ce calendrier hors-norme", analyse-t-il, avec "plus de trois mois entre le premier et le deuxième tour".
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Une campagne municipale "complètement occultée"
Par ailleurs, hormis dans quelques communes, "la campagne a été complètement occultée". Et après de longues semaines marquées la crise sanitaire, mais aussi le confinement, "les Français n'ont pas la tête aux élections. On pense aux vacances, à la sortie du confinement, au risque d'une éventuelle deuxième vague", dit encore Jérôme Fourquet.