Être impopulaire, c'est le lot des réformateurs. Voilà le message passé par Emmanuel Macron, mercredi soir dans un entretien à la télévision américaine. Interrogé par Bloomberg TV sur sa dégringolade dans les sondages en France (moins 12 points de popularité durant l'été, selon une étude Odoxa diffusée début septembre), le chef de l'État a voulu montrer qu'il gardait le cap.
"Donner de l'argent aux gens, ce n'est pas ce que je propose". "Je n'ai pas d'élection de mi-mandat, c'est ma chance. [En France], vous êtes élu pour cinq ans", a-t-il d'abord glissé, en référence au prochain scrutin de novembre aux États-Unis (les "midterms", qui auront lieu le 6 novembre, qui peuvent permettre aux démocrates d'obtenir la majorité à la Chambre des représentants). Depuis New York, où il participait à l'Assemblée générale de l'ONU et à la seconde édition du "One Planet Summit", Emmanuel Macron a balayé les critiques d'un revers de main. "Évidemment, le meilleur moyen d'avoir de bons sondages, c'est de donner de l'argent aux gens, c'est sûr. Mais ce n'est pas ce que je propose aux gens, ce n'est pas ma perspective", s'est-il justifié.
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"Je dois réformer mon pays en profondeur. Donc l'an dernier, on a fait la réforme du marché du travail, la réforme de la SNCF, et on lance de nouvelles réformes : assurance chômage, retraite, énergie. On va garder exactement le même rythme, on va se dépêcher de réformer le pays", a assuré le chef de l'État.
"Les sondages, ce n'est pas une grande surprise". En clair, selon Emmanuel Macron, son impopularité n'a rien de surprenant, dès lors qu'il bouscule. "Les sondages, ce n'est pas une grande surprise pour moi. Vous réformez, certains ne sont pas d'accord et ne voient pas les bénéfices de ces réformes. Car il faut du temps pour obtenir des résultats", s'est défendu le président.
Déterminé à faire entendre son message, Emmanuel Macron a martelé : "Je ne suis pas guidé par les sondages. Je suis guidé par des résultats à long terme, pour mon pays et mes concitoyens. Je suis guidé par une mission, je ne suis pas guidé par les sondages."