"La politique, c'est pas facile", lâchait mardi matin sur Europe 1 le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. Celui qui est également porte-parole du gouvernement faisait allusion au "malaise" de Myriam El Khomri (qui ne serait, selon François Hollande, qu'un "accident domestique"), mais également à ses propres difficultés, lui qui ne cesse d'être pris à parti par des éleveurs mécontents.
Violence et cruauté. Pour Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé, "la politique a toujours été un jeu de violence et de cruauté". Si le phénomène n'est pas nouveau, il a néanmoins tendance à évoluer. "Il y a le sentiment, chez les politiques et les citoyens, qu'on n'a plus de prise sur un certain nombre d'événements", a expliqué dans Europe midi celle qui s'est reconvertie dans l'animation d'émissions télévisées. "Les politiques sont ballottés avec des injonctions contradictoires. Les citoyens se disent que le dialogue ne marche plus et se demande s'ils ne doivent pas utiliser la force."
Manque de considération. Selon elle, "la violence est un moyen de punition du politique, jugé inefficace, incompétent ou malhonnête". Elle est néanmoins supportable, à condition d'en retirer "quelques récompenses". Pas question ici de salaire, s'est empressée de préciser Roselyne Bachelot, mais bien de considération. "Auparavant, le jeu était cruel mais il était accompagné d'estime. Maintenant, on vous crache à la gueule", a t-elle résumé. "C'est un peu difficile." Elle-même avait été hospitalisée pour un burn-out en 2003, alors qu'elle était ministre de l'Ecologie au sein du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. "J'ai eu le sentiment de vivre cette violence", a t-elle raconté.