Quatre syndicalistes de la CGT, poursuivis pour "violences en réunion" à l'encontre du député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu, ont été relaxés mercredi par le tribunal correctionnel de Valenciennes, a appris l'AFP auprès des avocats.
Une dizaine de policiers étaient intervenus pour protéger l'élu
Les quatre militants étaient soupçonnés d'avoir violemment exclu l'élu RN d'une manifestation organisée en mars 2018 à Valenciennes par la CGT Métallurgie. Dès le début de ce rassemblement, visant à protester contre les fermetures d'usines, les suppressions de postes et délocalisations et à réclamer une meilleure convention collective, Sébastien Chenu avait été prié de partir, avait été bousculé et s'était retranché dans une agence de voyages. Une dizaine de policiers étaient intervenus pour le protéger.
Lors de l'audience, les quatre syndicalistes "ont reconnu qu'ils étaient présents lors de cette manifestation", mais ont assuré "qu'il y avait eu un mouvement de foule, et qu'en aucun cas, ils n'avaient violenté Sébastien Chenu", a raconté à l'AFP leur avocat Frank Berton mercredi. Selon lui, "il n'y avait pas de caméras au moment de l'altercation". Sébastien Chenu, "observant au commissariat des photographies de cette manifestation", avait dans un premier temps "identifié formellement trois personnes". Il avait ensuite "été convoqué pour une confrontation" et avait assuré "reconnaître formellement" le quatrième prévenu dans un rassemblement de soutien de la CGT devant le commissariat, a détaillé l'avocat.
Sébastien Chenu "déplore" cette relaxe
"C'était parole contre parole", a poursuivi Me Berton. Une adjointe de Sébastien Chenu "a expliqué qu'au moment du mouvement de foule, elle avait perdu de vue le député, et n'avait pas pu être témoin des faits", a affirmé Me Berton. "À plusieurs reprises, et de manière parfaitement circonstanciée, M. Chenu a reconnu les quatre prévenus" et "pour lui, ça ne faisait pas de doute", a réagi auprès de l'AFP David Dassa-Le Deist, avocat de l'élu RN.
"Nous déplorons" cette relaxe, "qui est presque une incitation à continuer ce genre d'intimidations sur les élus du Rassemblement national", a-t-il poursuivi, rappelant que le parquet avait requis des heures de travaux d'intérêt général. "J'espère que le parquet fera appel car on a tout de même molesté un élu de la République, qui avait revêtu son écharpe tricolore", a-t-il conclu.