La scène a indigné la majorité. Samedi, alors que des heurts éclataient lors de l'"acte 8" des "gilets jaunes", certains manifestants ont forcé l'entrée du ministère du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Au moyen d'un engin de chantier, ils ont défoncé la porte cochère et se sont introduits dans la cour, où ils ont cassé deux véhicules et des vitres, avant de repartir. Dans ce contexte de fortes tensions, Benjamin Griveaux a dû être exfiltré de ses bureaux, rue de Grenelle, par mesure de sécurité.
"Des attaques contre la démocratie". Invité du Grand Rendez-vous Europe1/Cnews/Les Echos, Bruno Le Maire a condamné plus globalement les "violences", et ceux "qui s'attaquent à la démocratie". "Ce n'est pas un hasard si la violence touche les abords de l'Assemblée nationale, la représentation du peuple français, un ministère, celui de Benjamin Griveaux, qu'elle s'attaque aussi à la presse avec des manifestations devant le siège de l'AFP. Dans le fond, c'est tout ce qui fait la base de la démocratie qui est attaqué aujourd'hui par ces manifestants violents", dénonce le ministre de l'Economie.
"La violence, ça suffit". La veille, Emmanuel Macron s'était positionné sur cette même ligne. Sans faire directement référence à l'incident qui a touché Benjamin Griveaux, le chef de l'Etat a fustigé une "extrême violence" venue "attaquer la République - ses gardiens, ses représentants, ses symboles", lors de l'"acte 8" des "gilets jaunes" qui a rassemblé 50.000 personnes en France, selon le gouvernement. Dès lors, Bruno Le Maire se veut ferme : "Mon message est très simple : ça suffit. La violence, ça suffit !"
Les réponses du président "à la hauteur" des demandes. Et s'adressant directement aux "gilets jaunes" encore mobilisés, il assène : "Ces actes 5, 6, 7 à répétition ne mèneront nulle part." Et de se référer au théâtre : "Une bonne pièce est une pièce en trois actes. Il y a eu un premier acte, celui de la manifestation d'attente, d'inquiétude de beaucoup de Français qui demandent la justice, ce que je comprends. Ce premier acte a été entendu parce que cette demande était légitime. Il y a eu un deuxième acte, ouvert par le président de la République, avec les réponses qu'il a apportées à ces demandes. Les réponses ont été à la hauteur de cette demande de justice, de reconnaissance et de revalorisation du travail. Et puis il y a un troisième acte, celui du débat. Je souhaite que le plus grand nombre de Français s'approprient ce débat et participent à ce dialogue."
>> LIRE AUSSI - Comment l'exécutif a vécu les violences de "l'acte 8" des "gilets jaunes" : "Ce sont des dingues !"
Ceux qui "s'arrogent le peuple français". De fait, pour Bruno Le Maire, "le débat doit signer la fin des violences, la fin des manifestations, le retour au calme et l'unité de la nation française." Le ministre enjoint surtout au respect de la démocratie et de la "représentation du peuple souverain", qu'il considère comme bafouée par ces exactions. Faisant montre de sa profonde inquiétude, il pointe la responsabilité de ces "forces qui veulent tout simplement mettre à bas la démocratie, qui estiment que les représentants du peuple ne représentent qu'eux-mêmes." Ceux-là "s'arrogent le peuple français", juge Bruno Le Maire. "Ils disent : 'nous sommes le peuple français'. Non, ils sont une minorité du peuple français. Et en démocratie, c'est la majorité qui décide."