Le président de la République Emmanuel Macron a présenté dimanche ses vœux aux Français pour 2018. "L'année qui s'ouvre est celle de nombreux défis", a affirmé le chef de l'État dans un message enregistré à l'Élysée, listant notamment les "territoires ruraux", les "quartiers populaires", les "agriculteurs", et les "outre-mer".
Les transformations profondes, commencées en 2017, "se poursuivront avec la même force en 2018", a assuré Emmanuel Macron. Les transformations, comme celles engagées à l'école, au travail, sur le climat "se poursuivront avec la même force en 2018", a dit le chef de l'État dans son message, ajoutant qu'il n'arrêtera "pas d'agir" malgré les voix "discordantes".
"Par le travail, notre nation sera plus forte"
Il faut, selon lui, "miser sur le travail, au cœur de notre société" car "c'est par le travail que notre nation sera plus forte". La France a "besoin du travail et je le défendrai sans relâche", a insisté Emmanuel Macron, l'objectif étant que chacun puisse "gagner davantage, en formant ceux qui sont au chômage", en développant les compétences et l'apprentissage des jeunes. Il a aussi pointé l'importance de "la formation tout au long de la vie pour faire face aux grands changements". "Je crois dans la réussite, les succès. Mais que sont ces succès si ce ne sont que ceux de quelques-uns?" a-t-il questionné, mettant en avant la nécessité d'un projet social et du partage de la réussite. "Sans cette exigence humaniste notre pays ne se tiendra pas uni", a-t-il prévenu, citant "des nations en train de se fracasser", là où seuls quelques-uns seulement réussissent.
Sur l'immigration, défendre une "ligne d'efficacité et d'humanité"
Le chef de l'État a défendu "ligne d'humanité et d'efficacité" sur l'immigration, alors que le projet de loi en préparation sur le droit d'asile est l'objet de critiques. "Nous devons accueillir les femmes et les hommes qui fuient leur pays parce qu'ils y sont menacés en raison de leur origine, de leur religion, de leurs convictions politiques, c'est ce qu'on appelle le droit d'asile, c'est un devoir moral, politique et je ne céderai rien, nous respecterons celui-ci". "Nous continuerons à accueillir ces femmes et ces hommes parce que la France est leur patrie", a-t-il encore dit. Mais, a-t-il ajouté, "nous ne pouvons accueillir tout le monde et nous ne pouvons le faire sans qu'il y ait des règles".
"Il faut des règles simples et de la rigueur". "Lorsque quelqu'un qui arrive sur notre territoire ne relève pas du droit d'asile et n'a aucune chance d'obtenir la nationalité française, nous ne pouvons accepter qu'il reste des mois, des années, dans une situation d'irrégularité qui n'est bonne ni pour lui, ni pour le pays". "Il faut des règles simples, respectées et de la rigueur", a poursuivi le chef de l'Etat. "Je m'attacherai à ce que notre pays se tienne à cette ligne d'humanité et d'efficacité", a-t-il conclu. Christophe Castaner, délégué général de La République en Marche, a affirmé dimanche au Journal du Dimanche que la France "peut relever le défi de l'intégration des réfugiés", à condition de réformer son système d'accueil qui "ne peut plus continuer ainsi". La France aura dans les prochains mois "un débat important sur le droit d'asile", a-t-il prévenu.
En Europe, ne rien céder "aux nationalistes ni aux sceptiques"
Le chef de l'État a également mis l'accent sur l'Europe. "Nous avons besoin de retrouver une Europe plus souveraine, plus unie, plus démocratique, parce-que c'est bon pour nos peuples". Emmanuel Macron s'est ainsi montré persuadé que l'Europe peut devenir "cette puissance qui faire face à la Chine et aux États-Unis". Il a également réclamé dimanche le soutien des citoyens européens pour retrouver "l'ambition européenne" et "dessiner un grand projet" pour l'Europe "Mes chers concitoyens européens, 2018 est une année toute particulière et j'aurai besoin cette année de vous", a-t-il déclaré. "J'ai besoin qu'ensemble nous ne cédions rien ni aux nationaliste ni aux sceptiques", a déclaré le chef de l'État ajoutant qu'il continuerai de travailler avec ses voisins européens, aux premiers rangs desquels l'Allemagne.
2018 : année de la cohésion de la nation
Pour Emmanuel Macron, la nouvelle année à venir sera celle de la "cohésion de la nation". "Je veux plus de concorde pour la France en 2018", a-t-il déclaré. "L'école doit être le creuset de cette cohésion", appelant à un projet de société. Emmanuel Macron a redit son engagement "d'apporter un toit" à "toutes celles et ceux qui sont aujourd'hui sans-abri". "Il y a encore des situations qui ne sont pas acceptables", a déclaré le chef de l'État.
Sur Twitter, des vœux spécialement adressés à la jeunesse
En marge des vœux officiels retransmis à la télévision, Emmanuel Macron a souhaité s'adresser à la jeunesse, dans un discours uniquement diffusé sur Twitter. Non sans une pointe d'humour, le chef de l'État s'amuse de son habitude de prononcer de longs discours. "Nous sommes le 31 décembre, je viens de présenter mes voeux pendant 18 minutes, et on me dit que c'est trop long", débute Emmanuel Macron qui souhaite en une minute résumer ses vœux officiels. Si la forme de décliner des vœux présidentiels en deux formats est peu habituelle, le fond reste toutefois identique aux propos tenus plus tôt dans la soirée.
Vœux 2018 à la jeunesse. pic.twitter.com/jSaHk5BQ12
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 31 décembre 2017