Sans évoquer nommément les "gilets jaunes", le chef de l'Etat a insisté lundi soir lors de ses vœux aux Français sur la "colère" entendue en 2018 mais aussi la nécessité d'assurer "l'ordre républicain". Une intervention qui n'a pas satisfait Laurence Sailliet, porte-parole des Républicains, invité mardi matin sur Europe 1.
"Un meeting de campagne". Bien qu'il ait émis le vœu de "la vérité", le début de l'année est "compliqué" pour Emmanuel Macron, estime Laurence Sailliet, que ce soit sur l'affaire Benalla ou sur "le fond de sa politique". "Ce qu'il a dit le 10 décembre, ce n'est pas ce qui a été voté", argumente-t-elle. Le 10 décembre dernier, le chef de l'Etat a fait des annonces fortes comme un coup de pouce à la prime d'activité ou encore le lancement d'un débat national. "Hier, j'ai entendu un président de la République qui a plus fait un meeting ou un clip de campagne", juge Laurence Sailliet. Ainsi, "il commente l'actualité de la France sans en être responsable".
Une attitude de "déni". Dans le mot "impatience" prononcé par le chef d'Etat lundi soir, Laurence Sailliet voit une attitude de "déni". "Il pense que les Français attendent les résultats de ce qu'il prévoit de faire alors, qu'eux, les Français, ne veulent pas du cap qu'il a fixé", explique-t-elle.
Un soutien "évident" à l'ordre républicain. Tout n'est cependant pas à jeter dans les vœux présidentiels pour la porte-parole de LR. Concernant l'importance de "l'ordre républicain" mis en avant par Emmanuel Macron, Laurence Sailliet soutient "évidemment" cette démarche. Et de rappeler que son parti n'a jamais appelé au blocage et ce, dès le début du mouvement des "gilets jaunes", et qu'il a aussi condamné toutes les violences.
"Il ne dit pas la vérité". Sur les annonces édictées par le président de la République pour mettre fin à la crise des "gilets jaunes", notamment en faveur des retraités, "ce n'est pas la vérité", avance Laurence Sailliet. Ainsi, "un couple de retraités qui a chacun 1.500 euros par mois continuera à payer plus de CSG". Pour la hausse de la prime d'activité annoncée pour toutes les personnes payées au Smic, "la moitié d'entre elles ne la touchera pas" puisque l'octroi de cette aide est calculée sur ce que gagne le foyer fiscal. "Il parle de vérité mais il ne dit pas la vérité", tacle cette porte-parole de l'opposition.
"Répondre à la colère" avant d'évacuer les ronds-points. Enfin, sur l'issue à donner à la crise des "gilets jaunes", Laurence Sailliet est "partagée" devant la proposition d'évacuer les ronds-points, occupés maintenant depuis un mois et demi. Tout en réitérant son opposition aux blocages, "la colère" risque de "s'exprimer à quelques mètres des ronds-points" si ordre est donné de les évacuer. "Je pense qu'il faut plutôt répondre à cette colère", "seule solution", selon elle.