"Voir ça, ça me fait presque pleurer" : à La Baule, le blues des militants Les Républicains

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François Coulon, édité par R.D. , modifié à

Le parti de la droite est réuni pour son université d’été à La Baule, dans une ambiance des plus moroses. Entre désunion et absences de nombre de leaders, les militants ne cachent plus leur désarroi.

"Je refuse la sinistrose ambiante", a lancé samedi Gérard Larcher lors des universités d’été des Républicains. Le président du Sénat a du boulot. Car il sera difficile d’occulter que la droite a fait sa rentrée politique 2019 en ordre dispersé. Avec, au menu, des absents, des divisions et des départs. Au point que les militants ne cachent plus leur amertume.

Cette droite qui se désagrège donne le vertige aux troupes vieillissantes. "Moi, je suis un vrai gaulliste, j’ai été allaité au lait du gaullisme. Quand je vois mon parti se déliter, je suis désespéré. On peut mourir, parce que je ne vois pas la relève arriver", glisse ainsi à Europe 1 un militant. Ces troupes rêvent d’un De Gaulle des temps modernes et n’ont droit qu’à une guerre des égos. "Voir ça, ça me fait presque pleurer. C’est moche, quoi, de se voir se tirer dans les pattes. Si on ne se réunit pas, on ne se reconstruira pas. On disparaîtra", glisse Michel, fataliste.

"On veut un parti propre, c’est -à-dire des gens qui nous respectent"

Le rassemblement, un vœu très largement partagé à La Baule. Mais pas avec tout le monde. "Nous, les militants, on en a marre. Christian Jacob veut ramener Pécresse, il veut ramener Bertrand, ce qu’il ne faut pas", assure Lionel, qui menace : "Nous, les militants, on partira. On fera une lettre de démission, on partira. Beaucoup, beaucoup de gens partiront. Nous, on n’en veut plus de ça. On veut un parti propre, c’est -à-dire des gens qui nous respectent".

A ceux qui doutent d’une reconstruction des Républicains, la bénévole Colette oppose des chiffres modestes mais encourageants. "Dans la matinée, j’ai fait cinq adhésions. Les gens, oui, reviennent. Et c’est vraiment super", positive-t-elle. "Il faut juste trouver un leader charismatique genre Sarko et on redécollera vite fait", soutient Alain. Pour l’instant, cet homme providentiel se fait attendre.