L’exercice de la primaire est étranger à la culture de la droite, celle-ci préférant généralement se ranger derrière un chef, comme le rappelle le bonapartisme ou encore le gaullisme. Selon que la participation au vote des 20 et 27 novembre sera large ou faible, le résultat pourrait donc être très différent.
Deux scénarios possibles. Deux hypothèses se dégagent. Avec 3,5 millions d’électeurs, voire plus, on dépasse largement le vote des seuls militants ; les centristes se déplacent et même les déçus du hollandisme. Dans cette hypothèse, Alain Juppé est conforté comme le candidat d’un large rassemblement. Autre scénario, celui d’une petite mobilisation, avec moins de 2,5 millions de votants. Dans ce cas, la droite militante, c’est-à-dire le noyau dur des fans de Nicolas Sarkozy, pèsera beaucoup plus lourd et le scrutin pourrait se jouer dans un mouchoir de poche.
Viser large. Face à l’enjeu de la mobilisation, les candidats développent à une semaine du vote des stratégies différentes pour capitaliser. Alain Juppé veut mobiliser large, il va donc terminer sa campagne par deux grands meetings régionaux, à Paris et Lille, en égrenant à chaque fois le même slogan : "allez voter !" Slogan que l’on retrouvera également dans la demi-douzaine d’interviews qu’il doit donner cette semaine dans la presse.
Quadriller le terrain. Du coté de Nicolas Sarkozy, les troupes se concentrent sur le quadrillage du terrain et la mobilisation de proximité. Dans chacun des quelque 10.000 bureaux de vote, le référent sarkozyste a pour mission de mobiliser entre 100 et 150 votes en faveur de l’ex-chef de l’Etat.
Enfin, sur le fond, chacun va continuer de creuser son message. Nicolas Sarkozy sur l’autorité et le clivage avec la gauche, toujours pour mobiliser le noyau dur de la droite. Alain Juppé, lui, devrait être plus prudent et consensuel pour continuer de séduire au centre et au centre gauche.