Le président (ex-LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a assuré mercredi à l'hebdomadaire Le Point qu'il serait candidat à la présidentielle de 2022, en se réclamant comme "gaulliste social" et en ajoutant qu'il ne participerait pas à une éventuelle primaire de la droite. "Oui, je serai candidat (...) Je suis totalement déterminé", a affirmé Xavier Bertrand, 56 ans, qui explique : "mon devoir est de battre Marine Le Pen et de tout faire pour rassembler les Français".
"Je ne participerai pas à une primaire"
Défendant sa vision d'"une France fière, redressée et réconciliée" il développe un projet "clair : restaurer l'autorité de l'État, tourner la page du centralisme parisien et refaire du travail la clé de voûte de notre projet national". Mais "je ne participerai pas à une primaire" de la droite pour désigner son candidat, ajoute-t-il, un sujet délicat alors que la droite peine à trouver l'homme providentiel pour 2022. "Ma famille politique dispose de nombreux talents, et je les rassemblerai tous autour de mon projet", promet l'ancien ministre de la Santé qui avait déjà régulièrement fait part de ses ambitions pour 2022 ces derniers mois.
Plusieurs autres candidats se sont déjà lancés officiellement dans la course à l'Elysée, dont Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI). Dans le sillage de son message de fermeté régalienne développé cet automne, Xavier Bertrand promet que le "premier acte" de son mandat serait de "présenter aux Français une loi de programmation quinquennale pour leur sécurité" ce qui signifie "augmenter les budgets de la sécurité et de la justice". Il propose aussi d'"abaisser à 15 ans l'âge de la majorité pénale", d'instaurer "des peines minimales automatiques" et de construire 20.000 places de prison, "pas moins".
"Sans changer de Constitution, il nous faut changer de régime"
"La droite sociale que j'incarne veut l'ordre et la justice", martèle l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy qui veut "que nous soyons fiers d'être français, de notre histoire, de nos valeurs". Sur l'immigration il promet de "reprendre le contrôle" avec "une politique de quotas", et que les expulsions soient "systématiquement exécutées". Xavier Bertrand, pour qui la crise des Gilets jaunes n'est "pas un accident" mais "un dernier avertissement", estime aussi qu'il faut "instaurer la République des territoires", et que "sans changer de Constitution, il nous faut changer de régime".
Promettant sur le plan économique qu'"il n'y aura pas d'augmentation des prélèvements obligatoires" mais une action sur la dépense publique, il estime sur les retraites qu'il faudra "aller jusqu'à 65 ans" après 2030. La valeur travail "doit redevenir l'essentiel, le ciment de la nation" pour permettre de "mettre un terme au déclin de notre pays et au déclassement des Français", ajoute-t-il, car selon lui "la réussite d'un pays ne peut pas reposer sur les seuls 'premiers de cordée'".