Xavier Bertrand 3:24
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Mathilde Durand , modifié à
Un important dispositif policier a été mis en place samedi, lors des manifestations prévues contre la loi "sécurité globale". Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, insiste sur Europe 1 sur l'importance de "traquer" les black blocs avant les rassemblements, pour éviter les violences. 
INTERVIEW

La loi "sécurité globale" continue de mobiliser. Les opposants au texte ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France. Les défilés ont été calmes pour ce 4e samedi de mobilisation, contrastant avec les violences survenues la semaine dernière en marge des cortèges, lors d'affrontement entre policiers et individus. A Paris, pour encadrer la "marche des libertés, près de 3.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour 10.000 participants, selon les organisateurs, 5.000, selon les policiers. De nombreuses arrestations préventives ont eu lieu, dès le début du rassemblement. Xavier Bertrand, président du Conseil Régional des Hauts-de-France, déplore la mise en place tardive d'une telle stratégie pour lutter contre les "black blocs". 

"Cela fait bien longtemps que l'on aurait dû mettre en place cette stratégie là pour mettre hors d'état de nuire ceux qui ne sont que des délinquants, des anarchistes en puissance, ceux qui veulent casser du policier, les biens des autres", dénonce-t-il. Xavier Bertrand appelle à "traquer" les black blocs avant les manifestations. "Ce ne sont pas des manifestants, les black blocs, ce sont des voyous, des délinquants. Il faut les mettre hors d'état de nuire", assure l'ancien LR. "La manifestation de samedi s'est déroulée avec moins de manifestants. Si demain nous retrouvons un nombre important de black blocs, nous n'avons pas envie de revoir ces images, ces pillages et ces lynchages", dénonce-t-il, pointant l'importance de la traque en amont, pour éviter un tel dispositif policier, couteux, à chaque manifestation. 

Une réponse judiciaire à améliorer 

"Ce ne sont pas non plus des délinquants comme les autres, cela des années que nous les voyons agir. Le lynchage des policiers, ce sont les black blocs, rappelez vous cette banque, à laquelle on met le feu, avec cette maman à l'étage : ce sont des actes criminels. Il faut donc les traiter comme tel", assure le président du conseil régional. "Il y a la réponse du ministère de l'Intérieur : vous avez eu des interpellations et les chiffres sont clairs : le 28 novembre, 81 interpellations en France, le 5 décembre 95, le 12 décembre : 164. Combien dorment aujourd'hui en prison ?", interroge-t-il.

"Si le ministère de l'Intérieur fait son boulot, j'attends aussi que le ministère de la Justice fasse son boulot. C'est aussi au Premier ministre, au président de la République de veiller, lorsque les faits sont établis et tout le monde voit bien les images, qu'il y ait des comparutions immédiates, des mandats de dépôt", ajoute-t-il, en citant les réponses judiciaires prévues par le Code Pénal. "Quand vous participez, sans armes, à un attroupement soit interdit soit quand il y a eu une demande de se disperser : c'est un an de prison. Quand vous participez au même rassemblement avec le visage dissimulé, c'est trois ans de prison. Et quand vous avez une arme, par destination, c'est 5 ans." 

"Si nous ne mettons pas un terme maintenant aux actes des black blocs, dans les mois qui viennent on risque d'en avoir davantage. Et un jour ou l'autre, il y aura un drame", déplore Xavier Bertrand, rappelant les vidéos de policiers roués de coups en marge des cortèges