Yannick Jadot, candidat à l'investiture d'Europe Ecologie-Les Verts pour la présidentielle 2017, a choisi sa ligne : celle de l'indépendance. "Dans les mois qui viennent, très clairement, je refuse l'alliance avec les socialistes", a déclaré l'eurodéputé qualifié pour le second tour de la primaire de son parti, dimanche, sur France Inter. "Ce gouvernement a totalement tourné le dos à l'écologie."
"Je suis écolo, c'est tellement mieux". Yannick Jadot reproche notamment à François Hollande d'avoir manqué d'engagement pour les énergies renouvelables et poursuivi une politique en faveur du nucléaire. Mais il a également exclu tout rapprochement avec d'autres forces politiques pour la présidentielle. "Je ne suis pas socialiste, je ne suis pas gauchiste, je ne suis pas droitier, je ne suis pas centriste", a-t-il martelé. "Je suis écolo, c'est énorme et c'est tellement mieux." Lui propose de remettre "l'écologie au coeur de notre discours en évitant les jeux, les zigzags tactiques".
Victoire en 2022. Cette autonomie par rapport aux socialistes, qui est la stratégie choisie par EELV depuis 2014, a beaucoup été critiquée en interne. Certains membres du parti, comme les députés François de Rugy et Barbara Pompili, ont claqué la porte bruyamment, plaidant plutôt pour une coopération avec le gouvernement. Yannick Jadot, lui, est persuadé que cela permettra aux écologistes de remporter des victoires électorales sur le long terme. "Je dis qu'on ne va pas gagner en 2017", a-t-il reconnu. "Mais je veux qu'on gagne en 2022, je veux qu'on change, qu'on arrive à conquérir la société française sur nos propositions. Et pour ça, il faut qu'on ait une candidature jusqu'au premier tour [de la présidentielle], voire plus si affinités, et dans les 577 circonscriptions [législatives]."
Rendez-vous le 7 novembre. Le second tour de la primaire EELV se déroulera le 7 novembre et opposera Yannick Jadot, arrivé en tête au premier tour, à Michèle Rivasi, également eurodéputée. Celle-ci avait déjoué les pronostics le 19 octobre en se qualifiant aux dépens de l'ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot.