Éric Zemmour est persona non grata dans le parti des républicains pour Gérard Larcher. Invité de l'interview politique de la matinale d'Europe 1 mercredi, le président LR du Sénat a qualifié le polémiste "d'extrême droite" dont "il ne partage ni les idées, ni les valeurs". Malgré la percée du polémiste dans les sondages, Gérard Larcher ne veut pas de sa présence dans le prochain congrès du parti, qui doit désigner le candidat à l'élection présidentielle de 2022. Le président du Sénat fustige ses prises de position radicales, notamment vis-à-vis des femmes en politique. "J'ai l'impression d'entendre radio Kaboul", a-t-il lancé sur Europe 1.
"Il y a un phénomène Zemmour", estime Gérard Larcher
Parmi les autres affirmations que le président du Sénat réfute, le distinguo qu'Éric Zemmour fait entre juifs français et étrangers sous Pétain. "L'espèce de confusion entre l'islam et l'islamisme...", énumère Gérard Larcher, avant de poursuivre : "Tout cela, c'est le contraire des valeurs que je propose". Le président du Sénat tacle ensuite l'engagement "gaulliste" d'Éric Zemmour, en rappelant qu'il avait qualifié Jacques Chirac, fondateur du RPR, de "président tête de veau qui a le niveau d'un président de région".
Gérard Larcher prône une "France rayonnante, qui affirme ses valeurs. Pas une France recroquevillée, qui a peur". Il souligne toutefois la place qu'a prise le polémiste dans le débat public. "Il y a un phénomène Zemmour parce qu'il pose un certain nombre de sujets que nous n'avons pas eu le courage de résoudre." L'identité, l'immigration, la sécurité, autant de thèmes qu'évoque le président du Sénat.
"Il est le signe que nous avons trop renoncé"
Et Gérard Larcher d'avancer : "Éric Zemmour est parfois le signe que nous avons trop renoncé". Le président du Sénat est conscient de l'importance de ces sujets aujourd'hui, mais il critique les propos du polémiste. "Face aux Français, il faut avoir un projet et le porter, mais pas avec de telles affirmations." L'homme politique des républicains insiste sur une autre polémique lancée par Éric Zemmour, qui reprochait aux familles des victimes du terroriste Mohammed Merah de les enterrer à l'étranger.
"J'ai sur le cœur quelque chose", souffle Gérard Larcher. "Quand on parle des enfants assassinés à Toulouse, qui n'étaient pas des nôtres parce qu'ils avaient choisi de se faire enterrer en terre d'Israël, pour moi, c'est insupportable", insiste-t-il.