Un an déjà, et toujours pas de solutions convaincantes. La crise des urgences, reléguée au second plan depuis l'annonce de la réforme des retraites, n'est toujours pas résolue. Pire, les professionnels de santé semblent atteindre un point de rupture, malgré les investissements promis par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Vendredi, sur Europe 1, le docteur Francis Berenbaum, chef de service de rhumatologie à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, se fait le porte-parole de 1.000 chefs de service et responsables d'unité, dont il fait partie. Ces derniers remettent une lettre de démission à Agnès Buzyn comme ultime signal d'alarme.
"Pour que 1.000 chefs de service ou responsables d’unité soient prêts à démissionner, c’est que nous sommes arrivés à un point de rupture. Nous n'avons jamais fait ça mais aujourd’hui nous y sommes prêts car la sécurité des patients est en jeu et nous ne voulons pas endosser cette responsabilité", explique le docteur Berenbaum.
La situation est critique : "Quand vous n’avez plus d’infirmières, plus d’aides-soignants, plus de manipulateurs radio ou de kinésithérapeutes - et j’en passe... -, vous ne pouvez plus faire fonctionner un établissement".
Les mesures d'Agnès Buzyn jugées insuffisantes
"C’est comme ça depuis plusieurs années mais aujourd’hui, nous sommes au point de rupture. Nous sommes arrivés à cette extrémité, c’est quand même invraisemblable", se désole-t-il. Pour rappel, les acteurs du secteur de la santé ont mené une longue grève courant 2019. Grève qui avait amené la ministre de la Santé à prendre des mesures - jugées insuffisantes - pour solutionner le problème.
Alors ces chefs de services et responsables d'unité vont-ils vraiment démissionner ou s'agit-il d'un geste symbolique ? "Symbolique, oui et non", répond Francis Berenbaum. Qui conclut : "Il est hors de question de mettre en danger les patients. Nous allons continuer à soigner, à enseigner et à faire de la recherche. Mais pour tout ce qui est fonctions administratives, nous ne voulons pas endosser cette responsabilité tant que nous n'avons pas obtenu les moyens pour pouvoir fonctionner normalement".