Santé. Troubles visuels, de la parole, maladresse ou désinhibition. Autant de symptômes derrière lesquels peut se cacher la maladie d’Alzheimer, sans que le malade ne ressente une perte de mémoire. C'est ce que démontre une étude menée par Melissa Murray, professeur assistant de neurologie dans une clinique de Floride, repérée par Le Figaro.
11% des malades. L'étude, qui s'appuie sur l'analyse de 1.821 cerveaux malades, démontre que dans 11% des cas étudiés, l'hippocampe est épargnée, au grand étonnement de Melissa Murray : "quand on parle de maladie d'Alzheimer, on pense à la perte de mémoire, et dans ce cas, la principale zone qui est affectée est l'hippocampe".
Une piste déjà évoquée. Un résultat qui n'étonne pas le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives et comportementales à La Pitié-Salpêtrière. Interrogé par Le Figaro, ce dernier avait déjà proposé d'introduire le concept de formes atypiques d’Alzheimer. Le groupe de travail international, que le Pr Bruno Dubois présidait en 2010, a déjà identifié trois formes atypiques.
Les trois formes atypiques. La première se manifeste par des troubles visuels, provoquant des maladresses ou des difficultés à reconnaître noms et visages, explique le professeur au quotidien. La deuxième s'accompagne de troubles du langage. La troisième et dernière forme identifiée, se traduit par des comportements inhabituels, pouvant provoquer grossièreté ou désinhibition.
Erreur de diagnostic. Conséquence de ces formes largement ignorée de la maladie, Alzheimer n'est pas toujours diagnostiquée. Selon Melissa Murray, cette erreur de diagnostic aurait lieu dans un cas sur deux.
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