La mortalité par cancer a beaucoup reculé en France en l'espace de 20 ans, mais il ne faut pas oublier ceux qui vivent "l’après cancer". Un combat au quotidien. Christian Lamarre, 53 ans, a été suivi pour un cancer du pancréas, diagnostiqué il y a un an et demi. Il se décrit comme "un guerrier, un samouraï". Depuis, Christian a modifié son mode de vie pour faire face à la maladie. Il mange plus léger, boit du the vert, mais surtout il a repris le sport. Il fait du karaté deux fois par semaine.
"Ne pas lâcher un centimètre sur la bête"
"Ce cancer lorsqu’on fait les premières chimios, ça vous assomme", explique Christian, "grâce à l’exercice physique, on arrive à surmonter ça. L’idée maîtresse : c’est de ne pas lâcher un centimètre sur la bête, sur le cancer", ajoute-t-il.
Le sport serait-il le remède miracle ? Dans l'idéal, il faudrait que toutes les personnes qui ont souffert d’un cancer aient une activité physique. Mais après une chimiothérapie, la fatigue est telle que faire du sport n’est pas évident. 'Pourtant, explique le Dr Thierry Bouillet, oncologue à l'hôpital Avicenne de Bobigny, il faut encourager les anciens malades à faire du sport". Le médecin a créé des cours spécialement dédiés aux patients en rémission.
Du sport, du sport, du sport !
"Le chiffre est clair : 50% de rechute en moins pour les gens qui ont une activité physique régulière, répétée, de deux à cinq fois par semaine", explique Thierry Bouillet. "Si vous dépensez une énergie assez importante, vous baissez vos œstrogènes, vous baissez l’insuline et cela baisse certaine hormones issues des tissus graisseux qui sont des facteurs qui stimulent la croissance des cellules cancéreuses", précise-t-il.
Depuis quelques années, des progrès importants ont été réalisés sur les médicaments anti-rechute. "Ils sont souvent donnés en complément de la chirurgie pour bien nettoyer le corps de toutes ses cellules cancéreuses", explique le Pr David Khayat, cancérologue à la Pitie Salpetrière.
"Pour la plupart des grands cancers, le traitement va prendre, en moyenne, en six et neuf mois", explique le spécialiste. « Il faut avoir que si on est amené à proposer des traitements qui sont longs, c’est parce que nous avons maintenant des médicaments qui sont bien tolérés", confie le médecin.
Quand tout va bien pour ses patients trois ou quatre ans après le diagnostic, le professeur Khayat parle de guérison. Les chiffres sont également optimistes. Dix ans après un cancer, ceux qui s'en sont sortis, n'ont pas quasiment plus de risque supplémentaire de mourir d'un cancer que le reste de la population.
Mardi 9 novembre se tient le Forum scientifique à l’Unesco sur "La prévention des cancers et de ses rechutes: les fondements scientifiques".