Serait-ce la fin de l'anesthésie générale ? L'Institut Curie, à Paris, multiplie les opérations sous hypnose sur les patientes atteintes de cancer du sein. Plus de 80 opérations sous hypnose ont déjà été effectuées. A l'occasion de la journée mondiale du cancer, la maladie que les Français craignent le plus , Europe1 vous présente cette pratique nouvelle.
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Une simple anesthésie locale. Sous hypnose, la patiente reste totalement consciente du début à la fin de l'opération. Grâce à une simple anesthésie locale, elle ne sent rien. Seul un drap cache la zone opérée. D'un côté, le chirurgien retire la tumeur - une opération loin d'être légère - tandis que de l'autre côté, l'anesthésiste parle au creux de l'oreille de la patiente, éveillée mais paisible. "Vous allez imaginer un petit nuage, un nuage de sérénité... et le nuage descend dans les genoux, dans les mollets...", murmure la professionnel de santé à la patiente.
Eviter les désagréments de l'anesthésie générale. L'opération de Dominique, 66 ans, a duré une heure et demi. Mais à la sortie du bloc, elle est en forme : pas de nausées, ni de vomissement comme après une anesthésie générale. Elle vient de se faire retirer une tumeur et pourtant, grâce à l'hypnose, elle a juste l'impression d'avoir voyagé : "je pensais à un petit village de l'Hérault. J'étais là-bas, j'étais bien", raconte-t-elle. "On entend tout, j'étais dans un demi-sommeil quand même. Je n'aurais jamais pu parler comme ça après une anesthésie générale, c'est formidable !", s'enthousiasme-t-elle au micro d'Europe1.
Pas encore pour toutes les patientes. Des opérations sous hypnose pour tous les cancers du sein ce n'est, néanmoins, pas pour toute de suite. "Pour le moment, explique Aurore Marcout, anesthésiste, on réserve cette méthode à des patientes bien précises : ce sont souvent des femmes jeunes qui ont besoin de récupérer rapidement. Je me souviens, par exemple, d'une mère de famille qui avait besoin de s'occuper de ses enfants l'après-midi', raconte-t-elle. On réserve aussi ces opérations aux patientes les plus fragiles, pour lesquelles une anesthésie générale présenterait un risque comme les patientes qui ont une fragilité cardiaque ou respiratoire", dit-elle.
Précision importante : si pendant l'opération, le patient se sent mal, s'il change d'avis, qu'il veut être endormi... à n'importe quel moment, les médecins sont prêts à le passer sous anesthésie générale.